Par Fiacre SALABE
Bangui 11 Juillet 2020—(Ndjoni Sango): Parmi les 7 projets de loi envoyés au parlement pour l’adoption par les députés, celui portant sur liberté de la communication en Centrafrique, a été renvoyé en unanimité pour des manquements constatés. Les élus de la nation demandent au gouvernement d’éviter l’adoption d’une loi portant la liberticide, et le musellement de la presse dans un pays démocratique comme la RCA.
Nombre d’articles contenant dans le projet de loi portant liberté de la communication en Centrafrique, conduisent étroitement vers la restriction des droits et libertés fondamentaux de la communication, proposé par le gouvernement sur la table des parlementaires.
La suspension de certaines émissions radiodiffusées jugées politiques, en passant par la publication des articles enligne, telle est la motivation ayant guidé les élus de la nation, à renvoyer ledit projet proposé par le gouvernement.
Un projet de loi qui tient seulement compte des sanctions, sans autant vouloir pencher sur la question de la protection des « Journalistes », œuvrant dans des conditions difficiles, tels durant la crise sanitaire liée à la Covid19.
Certains députés ont reproché le gouvernement de ne pas consulter les responsables des organisations professionnelles des médias (OPM), avant l’envoi dudit projet au plénière pour adoption.
« Je me demande si le gouvernement a associé les responsables des organisations professionnelles des médias dans ce projet de loi portant liberté de la communication car il y a trop de manquements. Il faudrait éviter d’aller vers une restriction ou musellement de la presse privée à travers ledit projet », s’interroge le député Aurélien Simplice Zingas, dans son intervention.
Après une longue tractation entre les parlementaires, ils finissent par renvoyer le projet en commission spécialisée, pour réexamen afin de revoir certaines dispositions qui semblent être une loi liberticide, dans l’exercice du métier des journalistes en Centrafrique.
Le cas d’une des dispositions prévoyant la suspension de certaines émissions à connotation politique, ou le député Christian Ouago du 3ème Arrondissement de Bangui, s’est montré trop réservé.
« S’agissant de la suspension des émissions à caractère politique dont le projet a prévu, que le ministre nous situe aussi sur l’émission Club de la presse de radio Centrafrique qui laisse critiquer vivement, sans reproche que ce soit », s’indigne le député Christian Ouago.
Pour ce qui concerne le renvoi, l’ancien président de l’Assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua quant à lui s’inquiète de l’avenir de la presse centrafricaine, face à un tel projet proposé par le gouvernement.
« Si j’avais au préalable lu le rapport de la commission spécialisée sur ce projet de loi, j’allais formuler une requête du renvoi, bien avant que ce soit renvoyer à la plénière. Il faut aussi tenir compte de l’avenir de la presse dans le pays, donc je propose le renvoi du projet en commission, en tenant compte du règlement intérieur de l’Assemblée nationale », a précisé Abdou Karim Meckassoua.
Tout porte à croire que le gouvernement se doit de revoir le fameux projet de loi portant liberté de la communication en Centrafrique rejeté par les élus de la nation, afin de faciliter la tâche et le travail aisé, aux professionnels des médias centrafricains.
Car, dans certains pays démocratiques du monde, la presse demeure toujours et toujours, le « Baromètre » de la démocratie.