Par Cyrille YAPENDE
Bangui 19 août 2020—(Ndjoni Sango) : A quatre mois des élections couplées en République centrafricaine, les différents partis politiques commencent activement à s’organiser. Les scrutins s’annoncent rudes avec les grands partis du pays qui ont commencé à faire les congrès pour choisir les potentiels candidats qui défendront les couleurs de leurs formations politiques aux échéances présidentielle et législative qui se pointent déjà au-dessus de nos têtes.
Selon le calendrier publié par l’ANE en respectant les délais constitutionnels et légaux, le scrutin du 1er tour est prévu pour le 27 décembre 2020 et le second tour , le 07 février 2021. Ces derniers temps, nous assistons aux multiples congrès organisés par les formations politiques avec en toile de fond, l’intronisation des candidats aux élections présidentielle et législative.
Parmi plusieurs partis et associations politiques que compte le pays, les quatre (4) grands d’entre eux sont déjà prêts avec la désignation de ceux qui doivent défendre l’honneur et l’espoir de leurs militantes, militants et sympathisants lors de ces élections couplées. Elles s’annoncent bouillantes en RCA.
Quels sont ces partis politiques qui se sont engagés à travers leurs congrès malgré des élections incertaines dues à des tensions politiques, sécuritaires et la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID-19 qui continue de faire son petit bonhomme de chemin dans le pays.
Le Mouvement de Libération du peuple Centrafricain (MLPC), parti de Martin ZIGUELE, a dessiné les têtes d’affiche de la présidentielle, les 2, 3, 4 et 5 mars 2020. Le parti a organisé à Bangui son 4ème congrès ordinaire baptisé « Congrès de la nouvelle marche » à l’issu duquel, le député de Bocaranga 3 et ancien Premier ministre de 2001 à 2003, a été désigné candidat à la présidentielle.
Ensuite, le parti Kwa Na Kwa (KNK) de l’ancien Chef d’Etat de 2003 à 2013, François BOZIZE, a emboîté le pas au parti cité ci-haut avec son 2ème congrès du 24 au 25 juillet 2020 à Bangui et le slogan de ces assises est « Lango ni à Lingbi awé», en français, c’est le jour « J », une occasion pour les ouvrières et ouvriers du KNK de choisir aisément l’homme du 15 mars 2003 à solliciter le suffrage du peuple centrafricain lors de cette élection présidentielle.
Le parti Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) de Anicet Georges DOLOGUELE n’est pas resté en marge. Du 12 au 15 août 2020, ce parti politique a organisé son 2ème congrès ordinaire placé sous le signe de la reconstruction « Ensemble pour reconstruire notre pays », une opportunité pour les rénovatrices et rénovateurs du parti URCA à investir l’ancien Premier ministre de 1999 à 2001 de défendre cette formation politique d’opposition à la prochaine élection présidentielle.
Cependant, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), l’un des grands partis politique de la République centrafricaine, dirigé par Désiré Zanga Billal KOLINGBA ne s’est pas encore prononcé sur les dates retenues pour tenir son congrès ni désigner le nom du candidat qui défendra ce parti créée par l’ancien Chef d’Etat, feu André KOLINGBA même si on a eu vent que seul l’ancien ministre KOLINGBA serait le seul candidat à la présidentielle au nom du RDC.
Hormis ces derniers partis, d’autres et personnalités politiques indépendantes ont aussi annoncé leurs candidatures à ces scrutins dont le 1er tour est prévu pour le 27 décembre 2020. Le Mouvement des Cœurs-Unis (MCU), mouvement politique qui soutient les actions du Président de la République, Faustin Archange TOUADERA depuis sa création il y a deux ans. Le MCU va organiser son 1er congrès d’ici le 27 août 2020 pour désigner son candidat à la présidentielle même si on sait que toutes les cartes sont jouées sur TOUADERA.
« UNE ELECTION DE TOUS LES RISQUES »
Pendant que l’ANE, organe en charge d’organisation des élections en RCA est dans le plein processus électoral, plusieurs voix se soulèvent dans le pays pour demander au Président FAT de convoquer une concertation avec toutes les forces vives de la nation avant la tenue de ces élections.
La recrudescence des violences dans l’arrière-pays avec les groupes armés qui continuent d’imposer leur loi sur certains agents recenseurs et tablettes de l’ANE dans certaines zones des provinces qui devraient enrôler les centrafricains sur la liste électorale. Et le cas de force majeure due à Coronavirus dans le pays sont entre autres, les quelques raisons évoquées par une frange de la classe politique centrafricaine pour pouvoir glisser.
Malgré ces moult déclarations appelant à la concertation, les caciques du régime de Bangui balayent d’un revers de mains ces appels et croient encore à la tenue des élections à la bonne date.
Une problématique qui nous amène à poser deux (2) questions : A l’allure où vont les choses, peut-on organiser des élections incontestables ? Et si les échéances ne se tiennent pas à la date prévue, va-t-on organiser un dialogue ou une concertation au cas où un vide constitutionnel serait contesté ? En tout cas, on saurait les réponses probablement dans quatre (4) mois.
Dossier à suivre…