Marly Pala
Bangui 29 octobre 2020—(Ndjoni Sango) : Médecins Sans Frontières a mis en place en 2019 avec la collaboration du ministère de la Santé publique, un projet VIH/SIDA au sein de l’Hôpital Communautaire afin de prendre en charge gratuitement, des personnes atteintes du SIDA au stade avancé en Centrafrique. Aujourd’hui, ce projet totalise un an. Quel bilan fait-on en ce qui concerne l’accès aux soins gratuits et de qualité de ces personnes infectées par cette maladie ?
La République Centrafricaine à l’instar des autres pays africains et du monde est touchée par la maladie du VIH/SIDA. Chaque année, au moins plus de 5.500 cas de contaminations sont enregistrés dans le pays selon le diagnostic.
Cette situation sanitaire a préoccupé l’ONG humanitaire internationale Médecins Sans Frontières, qui a pris l’initiative de mettre en place un projet VIH/SIDA au sein de l’Hôpital Communautaire, l’un des grands centres hospitaliers de Centrafrique afin de garantir l’accès à des soins gratuits et de qualité aux patients atteints du SIDA au stade avancé.
Ce projet est basé sur la collaboration entre le ministère de la Santé, l’Hôpital Communautaire et Médecins Sans Frontières. Après un an d’existence, quel bilan fait-on de ce projet ?
A en croire certaines personnes vivant avec le VIH/SIDA qui ont accepté de témoigner sous l’anonymat, ce projet instauré par MSF au sein de l’Hôpital Communautaire est salutaire.
« Je suis venu témoigner ce que le MSF nous a fait à l’Hôpital Communautaire. Le mois de février dernier, ma femme était presque mourante, car elle était séropositive et en état avancé. Mais grâce à ce projet instauré par MSF, ma femme a repris la forme et continue d’être suivie et traitée gratuitement par MSF. Vraiment, j’en suis ravi. Et je souhaiterai que ce projet soit instauré dans d’autres centres médicaux avec de personnels qualifiés pour le suivi afin que le taux de mortalité puisse être réduit ».
Une autre de dire: « Je suis une patiente vivant avec le VIH depuis plus de 9 ans, mais étant naïve, mais grâce au soutien de MSF avec la prise en charge gratuite et la qualité des traitements, vraiment cela m’a fait du bien. Mais j’ai une chose à demander aux MSF : Ne restez pas seulement à l’Hôpital Communautaire ! Allez dans d’autres centres où se trouvent des personnes déprimées, stigmatisées ou encore discriminées afin de bien les suivre pour que leur vie soit sauvée ».
Une satisfaction pour Abel Assaye, Directeur de l’Hôpital Communautaire de Bangui, qui affirme que ce projet est favorable afin de réduire la saturation des personnes malades dans ce centre :
« Jour pour jour, aujourd’hui nous totalisons une année. Et nous sommes ravis de voir que ce projet avance très bien au niveau de l’Hôpital Communautaire et nous avons un résultat satisfaisant du côté médical, prise en charge psychologique et nutritionnelle. Donc, on peut dire que ce n’est pas tout, nous avons encore le temps de parfaire ce que nous n’avons pas encore fait. Vous savez que cela fait plusieurs années que le problème de prise en charge se pose dans le pays. Du coup, vous allez vous rendre compte que plusieurs de nos parents malades qui sont isolés, sont restés à la maison sans médicaments. Et ce projet, je dirai que ce n’est pas un début de gloire, mais plutôt un début de désengorgement qui peut amener nos parents qui n’ont pas d’argent sous la main de venir à l’hôpital pour avoir la guérison. Nous sommes en train de penser à la décentralisation pour qu’après la sortie des patients de l’hôpital, ils aillent dans les centres ambulatoires et de prise en charge pour le suivi », a-t-il expliqué.
Il faut signaler que ce projet mis en place par Médecins Sans Frontières, a pour objectif de prévenir la transmission du VIH/SIDA, la prise en charge gratuite des personnes vivant avec le SIDA et la réduction du taux de mortalité liée à cette maladie en République Centrafricaine.