Par Erick NGABA
Bangui 10 février 2021—(Ndjoni Sango) : La ministre centrafricaine des affaires étrangères, Sylvie Baïpo, s’insurge contre le volte-face des organisations internationales impliquées dans la résolutions de la crise en Centrafrique. C’est sur le compte Facebook de son département qu’elle dénonce le jeu double de la communauté internationale qui prétend résoudre la crise centrafricaine.
Face à la passivité de la communauté internationale, les autorités centrafricaines expriment un sentiment d’indignation. Sylvie Baïpo Témon, ministre centrafricaine des affaires étrangères n’a pas caché son indignation face à l’attitude douteuse des organisations internationales présentes en République centrafricaine.
Pour la cheffe de la diplomatie centrafricaine, certaines organisations internationales n’ont pas assez de volonté politique et de courage pour prendre leurs responsabilités et soutenir les autorités centrafricaines dans la lutte contre la tentative de déstabilisation du pays.
« La RCA ne serait-elle pas le remake de l’échec de nos organisations internationales, continentales et sous-régionales à maintenir la paix. Comment maintenir la paix sans l’avoir établi au préalable ? », s’interroge Sylvie Baïpo Témon tout en soulignant le cas Rwandais durant le génocide en 1994.
« En 1994, au Rwanda, les pays retirent leurs troupes de la MINUAR, abandonnant à leur sort des millions de rwandais. Un échec dû à un manque de volonté politique car les compétences de nos organisations sont assujetties à la volonté des Etats membres ».
En rappelant à la mémoire collective l’échec de la gestion du conflit rwandais par la communauté internationale ayant causé un génocide, la cheffe de la diplomatie centrafricaine revient sur son pays la RCA où la communauté internationale n’affiche pas une ferme volonté de résoudre la crise qui prévaut en ce moment.
« En 2021, en RCA, on envoie des denrées alimentaires pour compassion au peuple et on négocie avec les bourreaux. Un échec à venir du fait d’un manque de volonté et de courage politique. Encore une fois, les compétences de nos organisations sont assujetties à la volonté des Etats membres. Dire qu’en 100 jours, des vaillants soldats de l’APR (Armée Patriotique Rwandaise) ont mis fin au génocide. Mais en RCA, on limite les forces loyalistes pour éviter de mettre en exergue une responsabilité accablante en cas de nouvelle victoire par les filles et fils du pays », renchérit Sylvie Baïpo Témon.
Elle rappelle par ailleurs que l’ONU a remplacé la Société des Nations (SDN) qui n’avait pu éviter la seconde guerre mondiale.