Par Thomas KOSSI
Bangui 28 septembre 2021—(Ndjoni Sango) : Le monde évolue de plus en plus. Bien d’années se sont écoulées, et les habitudes changent de veste tant il faut suivre le rythme du temps qui passe. Dans l’alcool que le public apprécie, il y a le local et la nouveauté. Que dire alors de la boisson purement de la fabrique locale que l’on consomme à la longueur de la journée?
En Afrique, les types de boissons font légion pour le goût des preneurs. Les importées ont leur public, les locales ont le leur. Ceux qui adorent ce qui est de chez eux sont aussi nombreux que les lointains. Mais parfois, le désordre se fait quand on se saoule la gueule sans vouloir payer les efforts consentis par la vendeuse. Pourquoi ces caprices se mêlent-ils de la tenue des femmes et hommes ?
Madame Agathe, est une veuve qui vit avec ses quatre enfants qu’elle nourrit à base de collecte de « Ngouli », une boisson locale, cette beuverie de l’extrême-est de la RCA, très prisée par des clients.
« Les hommes adorent ce genre d’alcool qui a une prise sur leur pupille. Quand ils s’y mettent, c’est difficile de leur dire de s’arrêter. Il est bien dommage que parfois, certains dépassent la limite. Les consommateurs boivent jusqu’à dépasser les dettes de 20.000 (vingt mille) F CFA, sinon plus. Le problème vient alors quand il faut payer d’un trait ».
Un fonctionnaire d’Etat que nous avons pu rencontrer est complaisant à laisser tomber : « Cette boisson, je l’aime. Il ne dégage pas et vous fait sortir rapidement du lit le matin. Aujourd’hui, avec la difficulté que traverse le pays, le Ngouli facilite les buveurs qui trouvent machinalement rien à perdre dans cette liqueur ».
De l’incompréhension à la scène de violence parfois
Seulement, le brouhaha s’installe vite quand la compréhension n’est pas possible entre la vendeuse et le consommateur. Car, l’homme que la dame a pris au collet, est un citoyen respectable. La soif l’a fait perdre pourtant. L’on était à la fin du mois mais Foutra en période difficile, ne pouvait faire face quant à ce qu’il doit comme frais de verre levé. Le voilà saisi comme un menuisier qui tient farouchement sa scie. La femme le traîne à sa guise. Dieu merci, les curieux et les autres assoiffés ne laissent pas leur parent être emporté par la violence de celle qui leur donne toujours de quoi à boire.
Bien qu’à l’époque de la démocratie le pays est le même. Ce qui est centrafricain, l’est. Ce qui est nouveau le sera. Toutefois, le Centrafrique qui est notre source restera notre source. Il sera difficile d’oublier ce qui reste et demeure la racine de notre espèce. Tant, le « Ngouli » vaudra ce que nous possédons à jamais comme richesse.