Par Cyrille YAPENDE
Bangui 6 décembre 2021—(Ndjoni Sango) : Plusieurs victimes sexuelles liées aux conflits en République centrafricaine, ont bénéficié des soins psychologiques et de soutien matériel de la Fondation Mukwege du 4 au 6 décembre 2021, ceci dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’assistance du Fonds au profil des victimes des périodes de 2002-2003-2013.
Depuis plusieurs décennies, la République centrafricaine fait face à des multiples crises militaro-politiques ayant donné naissance à une panoplie de violations des droits humains dont les violences sexuelles basées sur le genre (VBG) faites particulièrement aux femmes et filles.
Pour apporter son accompagnement considérable aux victimes sexuelles, la Fondation Dr Dénis Mukwege (FDM), qui a bénéficié du Fonds des victimes (FPV) de la Cour pénale internationale (CPI), renforce les capacités des victimes sexuelles liées aux conflits armés en RCA avec des soins psychologiques.
Ce projet financé par la CPI s’appuiera sur les principes fondamentaux dont la fourniture d’un service de soins de qualité avec compassion, plaidoyer, confidentialité, respect et autonomisation dans la mise en œuvre de ses activités en faveur des victimes/survivantes qui sont les principaux bénéficiaires du Fonds au profit des victimes.
A travers ledit projet, la Fondation va accompagner le mouvement des survivantes des violences sexuelles liées aux conflits (MOSUCA) crée en 2018 ; et cela, dans le cadre d’un accord de partenariat signé entre les deux parties en mars 2021.
Miriam Fall Djangala, Secrétaire générale du Mouvement des survivantes de Centrafrique, plaide pour la réparation et la justice envers les victimes des conflits armés en RCA : « Nous sommes les survivantes des conflits armés dans notre pays et nous sommes là avec des partenaires qui nous assurent la sensibilisation et l’information auprès des survivantes sur la prise en charge holistique au sein du projet Nengo », a-t-elle sollicité avant de remercier le fondateur de la Fondation Mukwege, le prix Nobel, qui ne cesse de nous aider à briser le silence et de parler avec détermination de nos cas devant les gens.
De son côté, Amos Dembele, Directeur pays de la Fondation Mukwege en RCA, présente les champs d’action de leur organisation dont l’un des piliers vise l’assistance psychologique et un soutien matériel aux victimes sexuelles.
« La Fondation travaille pour les victimes des violations sexuelles liées aux conflits armés, voilà un peu le champ d’action de la fondation. Maintenant, à l’intérieur, nous avons des piliers et nous parlons généralement de l’approche holistique où on apporte des soins psychologiques aux victimes qui ont été violentées pendant les crises et aussi un accompagnement juridique pour des victimes qui souhaitent porter plainte, la Fondation sera disponible à les soutenir. Nous avons aussi le pilier d’accompagnement matériel, vous savez, quand quelqu’un est victime de situation de guerre, il aura besoin d’un pouvoir économique et social », a-t-il précisé.
La récente crise armée déclenchée à la veille des élections couplées du 27 décembre dernier, vient d’augmenter le nombre des victimes sexuelles liées aux conflits dans le pays. Ces victimes continuent de souffrir des conséquences physiques, psychologiques, ainsi que socio-économiques.
Selon un rapport de Human Rights Watch, publié en 2017, moins de la moitié des victimes de violences sexuelles, liées aux conflits en RCA, ont reçu de l’assistance médicale et seul un cinquième des survivantes ont eu accès à des soins psychologiques.
Il est à souligner, à l’issue de cet apport aux soins psychologiques, des journées portes ouvertes pour les survivantes des conflits armés en RCA, ont eu lieu du 4 au 6 décembre 2021 au stade 20 000 places.
