Par Cyrille YAPENDE
Bangui 19 avril 2022— (Ndjoni Sango): L’Observatoire centrafricain de justice transitionnelle (OCA-JUSTE) a salué dans un communiqué presse signé le 18 avril 2022 l’ouverture à Bangui du premier procès de la Cour pénale spéciale (CPS) sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis par les combattants rebelles des 3R en 2019 dans le nord-ouest de la République centrafricaine.
Après sa création en 2018, la Cour pénale spéciale ouvre ce 19 avril 2022 à Bangui son premier procès pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, qui auraient été commis en 2019 à Koundjili et Lemouna par les suspects Issa Sallet Adouma, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat, tous, membres de la rébellion des 3R.
Selon l’Observatoire centrafricain de la justice transitionnelle, ce premier procès « pilote » est une avancée significative vers la justice pour les crimes graves dans la hiérarchie de l’horreur et la réprobation, commis sur le territoire de la République centrafricaine.
« La répression de ces crimes monstrueux est, aux côtés des autres mécanismes non judiciaires comme la Commission vérité justice réparation et réconciliation (CVJRR), un gage pour la réussite du processus de justice transitionnelle engagé en RCA », a déclaré Arnaud Yaliki, président de l’observatoire.
Tout en félicitant la CPS pour ce premier procès, OCA-JUSTE l’incite à intensifier ces poursuites à l’encontre de toutes les autres personnes sur qui, pèsent de graves soupçons de violations du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire pour qu’elles répondent de leurs actes.
«Dans un pays comme la RCA, marqué par une impunité chronique des crimes graves, le procès joue un rôle important dans l’apaisement des cœurs et des esprits. A travers ces procès, votre tribunal ouvrira un espace d’écoute où chaque personne vient avec sa vérité et son vécu personnel. Les procès sont un lieu où l’humain côtoie l’inhumain, yeux dans les yeux, un lieu où la survie fait face à la mort, un lieu où l’horreur absolue s’entoure d’incrédulité bref, un lieu de confrontation entre la victime et leur présumé auteur», peut-on lire dans ce communiqué où ils ont mentionné que telle est la raison pour laquelle, le procès joue un rôle thérapeutique important pour toutes les parties et, par conséquent, un déterminant pour la paix et la réconciliation.
Il est à rappeler que cette affaire oppose le ministère public et trois présumés chefs rebelles des 3R. Il s’agit de Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat, tous, membres de la rébellion 3R, du chef de guerre Bobbo. Les chefs d’accusation qui pèsent sur les trois suspects sont des meurtres et autres actes inhumains, constitutifs de crimes contre l’humanité, des tortures et autres atteintes à la dignité des personnes.