Par Fofito Mattas
Bangui 7 novembre 2022—(Ndjoni Sango): Les réactions ne cessent de pleuvoir suite à la destitution de la présidente de la Cour Constitutionnelle Danielle Darlan par le président de la République Faustin Archange Touadera. Ces avis divergents exprimés par les filles et fils du pays laissent croire que la volonté du peuple est au-dessus de la mêlée.
Dans un décret présidentiel publié lundi 24 octobre 2022, et diffusé le 25 octobre sous le numéro 22.454, mettant fin à la fonction de la présidente de la Cour Constitutionnelle Danielle Darlan, qui représente le corps universitaire, fait la une des actualités de l’heure sur les réseaux sociaux et dans certains médias internationaux. Cette destitution subite fait suite à son bras de fer suite à l’annulation du comité de rédaction de la nouvelle loi mère.
Cette situation qui serait pour certains une crise politique ou encore un coup d’Etat constitutionnel fait couler de l’ancre durant ces 72 heures. Tandis que pour d’autres, cette décision prise par le chef de l’Etat est la résultante du grand meeting du Front Républicain samedi 22 octobre autour duquel le peuple s’est manifesté en demandant l’abrogation de la présidente de la haute juridiction et convoque le président Touadera a convoqué un référendum constitutionnel.
La destitution de la présidente de la Cour Constitutionnelle ne relève pas de la mauvaise foi ni d’un coup bas. Mais plutôt de la volonté du peuple souverain.
« La République centrafricaine doit aller de l’avant comme les autres nations du monde entier. Et si cette avancée devrait passer par la modification de la constitution du 30 mars 2016 en faisant recours au référendum constitutionnel, ceci est une bonne nouvelle et c’est aussi notre souhait. Le président Touadera n’a fait qu’écouter son peuple et c’est la réponse à notre demande », a fait savoir un Centrafricain lambda qui requiert l’anonymat.
La classe politique de l’opposition devrait normalement faire une analyse constructive de la situation et non provoquer de tension. La nouvelle constitution qui est la volonté du peuple ne doit souffrir d’aucune imperfection.
« Il y’a deux classes politiques en RCA. La majorité présidentielle et l’opposition démocratique. Ceci ne veut pas dire que la destitution de la présidente de la Cour Constitutionnelle ou le projet de la nouvelle loi mère devrait souffrir d’une quelconque anomalie. L’opposition démocratique avec le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution, ne devrait pas s’opposer ou s’agiter. Nos opposants devraient plutôt voir le bon côté de chose en cherchant à savoir ce que cette nouvelle constitution va nous apporter au lieu de chercher les voies et moyens pour boycotter cette initiative dont le peuple a souhaité. Si vraiment nos opposants aiment ce pays ils devraient vite reprendre conscience », a mentionné Ngako Bernard.
Malgré toutes ces tensions politiques autour de l’éviction de la présidente de la Cour Constitutionnelle, la journée du jeudi 27 octobre 2022 a été soldée par la passation de service à la Cour Constitutionnelle où la présidente sortante a été remplacée par son vice-président, Jean Pierre Ouaboue.