RCA: la prédation et la prise d’otage, nouveau mode opératoire des groupes armés

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Le mercenaire tchado-nigérien Ali Darrassa, chef de l'UPC entouré de ses éléments rebelles.

EDITORIAL

Par Erick NGABA

Bangui 3 Avril 2023—(Ndjoni Sango): D’un moment à l’autre, les groupes armés qui épousent dangereusement la tactique des terroristes en Centrafrique, changent leur mode d’opération. Après la contre-offensive des forces gouvernement qui les ont mis tous en déroute, ces groupes se lancent dans la prédation et la prise d’otage dans certaines localités du pays où ils errent encore dans la brousse.

Le conflit centrafricain prend aujourd’hui une autre tournure. Les groupes armés hostiles au gouvernement, notamment l’UPC d’Ali Darassa, 3R de Bobo Sembé, et le FPRC de Nourredine Adam, sont aujourd’hui détournés de leur objectif premier qui est celui de renverser le pouvoir à Bangui. Car, ne sachant quoi pour parvenir à atteindre cet objectif, ils ont tous changé de fusil d’épaule.

Complètement fragilisés par le ratissage des forces armées centrafricaines (FACA) qui ont bénéficié des appuis multiformes de la Russie et du Rwanda, les groupes armés se transforment désormais en des groupes des bandits, des terroristes et des coupeurs de route pour survivre.

Le nouveau mode qu’ils adoptent n’est pas de la nature habituelle des groupes armés en Centrafrique. La prise d’otages pour se faire de l’argent et la pose des mines font beaucoup de victimes ne sont jamais dans la culture des groupes armés dans le pays.

C’est pourquoi, dans son discours de l’an 2 de son second quinquennat, le président de la République centrafricaine, dénonce et s’interroge sur ce nouveau mode de fonctionnement des groupes armés dans le pays.

« La République Centrafricaine est reconnue pour ses crises militaro-politiques récurrentes, m’objectera-ton. Mais depuis quand vous avez vu des groupes armés ou rebelles centrafricains utiliser des armes de tout calibre, plus performantes que celles des FACA, de drones militaires, des aéronefs pour bombarder de nuit comme de jour les positions de nos forces de défense et de sécurité ainsi que les rares industries du pays ? Depuis quand vous avez vu des groupes armés ou rebelles centrafricains poser des mines anti personnels et anti chars dans les grandes régions minières, prendre les éléments de nos forces de défense et de sécurité en otage, lancer des drones sur des sites miniers, assassiner des investisseurs étrangers? », s’interroge Faustin Archange Touadera.

Ce n’est pas aujourd’hui un secret de polichinelle. Les groupes armés hostiles au gouvernement centrafricain sont aujourd’hui inondés par des mercenaires étrangers recrutés dans les pays limitrophes du pays notamment le Tchad et le Soudan.

Cette situation doit interpeller la communauté internationale présente en Centrafrique pour aider ce pays à sortir de cette impasse afin de donner la chance à la population éprise de paix de vivre en toute quiétude.

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