Par Marly Pala
Bangui 31 juillet 2023—(Ndjoni Sango) : La ville de Mongoumba dans la préfecture de la Lobaye compte plusieurs femmes victimes des violences multiformes lors des crises sécuritaires en Centrafrique. A cet effet, identifiées et prises en charge par CIAF/Centrafrique sur l’appui du Fonds au profit des victimes de la Cour Pénale Internationale, celles-ci décident de se constituer en groupe de parole pour se donner des conseils et de s’entraider.
Les conflits armés qui se sont perpétrés en République centrafricaine n’ont épargné aucune ville intérieure du pays. Cela a aussi dégradé les conditions de vie quotidienne de plusieurs personnes, particulièrement des femmes, filles et enfants. Car, plusieurs femmes ont été victimes de violences sexuelles, d’autres ont perdu leurs conjoints.
Face à cette situation, plusieurs mécanismes ont été mis en place, visant la réparation sanitaire, psychosociale et physique de ces victimes. C’est pour cette raison que l’ONG CIAF/Centrafrique à travers le financement des Fonds au profit des victimes de la CPI a identifié ces dernières pour les soutenir.
Et après ce soutien, les victimes de la préfecture de Lobaye, notamment celles de Mongoumba se sont constituées en groupe de parole afin de s’entraider à travers des conseils.
Selon une des membres du groupe de parole de Mongoumba qui requiert l’anonymat, cette initiative a contribué efficacement à la réparation de plusieurs d’entre elles.
«Nous avons connu des périodes sombres de notre vie. Parce que certaines d’entre nous se font violer, d’autres deviennent des veuves suite à l’assassinat de leurs conjoints et nous avons eu à connaître un certain temps toutes sortes d’humiliation. Mais grâce à cet appui de la CPI à travers CIAF, nous avons pu nous en sortir et intégrer la communauté. Aujourd’hui, nous nous sommes constituées en groupe de parole afin d’éviter que rien ne nous échappe en ce qui concerne le vécu de chaque membre. Donc, nous tenons des réunions d’échanges sur divers sujets dans lesquels, nous essayons d’apporter des réponses. En plus, nous faisons des tontines, ce qui va permettre à chacun de se relancer dans des activités génératrices de revenus pour subvenir à ses besoins », a-t-elle expliqué.
Cette initiative vise non seulement à briser les barrières de honte entre ces femmes victimes de violences multiformes, mais aussi à favoriser leur intégration dans les milieux auxquels elles avaient perdu courage d’en faire partie.