Par Prince Bouanga
Bangui 27 Octobre 2023- (Ndjoni Sango) : si la CEDEAO avait brandi la menace d’une intervention militaire dès le lendemain de la prise du pouvoir par les militaires au Niger afin de rétablir le Président Bazoum dans ses fonctions, cette option aujourd’hui semble n’être plus d’actualité pour l’organisation ouest-africaine.
Plus de 3 mois après la prise du pouvoir par le Général TIANI au Niger, l’intervention militaire brandie par les dirigeants de la CEDEAO paraît de plus en plus écartée vu que cette option faut-il le rappeler, ne faisait pas l’unanimité au sein de l’organisation et n’est pas sûrement la solution idoine à la situation dans ce pays.
En effet et selon qu’il est constaté dans les pays pourvoyeurs de troupes qui devraient intervenir au Niger, aucune communication sur l’intervention militaire n’est donnée et les troupes mobilisées à cet effet sont en phase de démobilisation et la position du Président Nigérian dont le pays devrait être la locomotive de l’intervention est désormais ambigüe.
« Dans les faits, on est pratiquement dans la démobilisation, les troupes annoncées n’ont jamais été déployées aux frontières des pays voisins du Niger à savoir le Benin et le Nigeria. Les officiers sont arrivés en reconnaissance au Benin et depuis, plus rien. Du contingent béninois regroupé au nord du pays et prévu pour l’opération, il ne reste qu’aujourd’hui le commandement de la force comme si des consignes ont été donnés. Même si c’est le cas la CEDEAO n’a encore rien sur un quelconque désengagement, selon un analyste la CEDEAO cherche la bonne formule pour annoncer son rétropédalage sur l’éventuelle intervention militaire au Niger » a souligné Jean-Luc Aplogan, correspondant de RFI à Cotonou.
Les conséquences tragiques de l’intervention militaire de l’OTAN en Lybie encore visibles et la position exprimée des leaders religieux Nigérians contre l’intervention militaire sont sans doute les raisons en cours de faire changer d’avis la CEDEAO sur la probabilité d’une opération militaire au Niger qui risquerait d’aggraver la situation déjà fragile de la Sous-Région.