Des bruits de bottes en sein de l’Eglise catholique de Centrafrique : qui en veut au Cardinal Nzapalainga ?

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Par Mamadou Ngainam

Bangui, 06 octobre 2023 – (Ndjoni Sango) : Des vacarmes sans forme se font entendre depuis quelques temps à l’intérieur de l’Eglise Catholique de Centrafrique. Des querelles certainement intestines, des questions de gestion de carrière des prêtres, de l’émancipation des fidèles et peut-être de la bonne application du magister continuent de diviser et pourraient faire embraser tout le pays. Seulement, les mauvaises langues s’imaginent un complot politiquement ourdi contre le Cardinal Nzapalainga qui ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

A césar, ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu. Les problèmes religieux, qu’ils concernent, l’Eglise Catholique, qu’ils concernent l’Eglise protestante ou qu’ils concernent l’islam, ne sont pas l’affaire de tout le monde. Ils n’engagent que ceux qui y ont intérêt. D’ailleurs, tous les trois grands courants religieux sont en crise depuis plusieurs années déjà. Dans la famille islamique, l’on cite la question du CICA (Comité Islamique de Centrafrique) et la succession de l’Imam Kobine Layama voire de la gestion du pèlerinage à la Mecque qui a été toujours un fiasco. Au niveau de l’AEEC (Alliance des Eglises Evangéliques de Centrafrique), le pasteur Nicolas Guerekoyamé semble atteint par la limite d’âge et est sommé de rendre sa bible à son successeur et l’affaire est même pendante devant les autorités judiciaires. Il y a aussi une question de mauvaise gestion.

L’Eglise Catholique n’est pas épargnée, depuis plusieurs mois déjà, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga doit découdre avec une grande partie de son clergé qui ne supporte plus sa gestion clanique du presbyterium et les détournements systématiques des fonds envoyés par des partenaires notamment « Missio » en Allemagne pour soutenir des églises locales d’Afrique. Il y a eu mort d’hommes dans ces affaires qui sont loin de terminer et qui pourraient sentir mal pour le Saint Siège. Et pourtant, l’ancien prêtre spiritain qui est devenu archevêque, a fait vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. L’on se trouve estomaqué devant ces accusations dont il fait l’objet, surtout lorsque plusieurs d’entre elles sont soutenues avec des preuves. Il y a de quoi se demander si Dieu habite encore tous ceux qui portent de grands boubous pour prêcher en son nom en terre centrafricaine.

Dans ce grand désordre qui secoue l’Eglise Catholique en ce moment, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, par manque de courage, fait croire à ses petits thuriféraires qu’il est victime de complot  politique. Comment un homme qui n’est pas politique peut-il être victime d’un complot politique ? S’agit-il d’un homme politique qui se cache derrière la soutane et qui finira par être démasqué dans les prochains jours ? De quoi a-t-il peur pour accuser les nouveaux partenaires de la République ou bien et les autres confessions religieuses nouvellement installées en République Centrafricaine ? La liberté de religion n’est-elle pas consacrée et garantie en Centrafrique ? Est-ce l’Occident ou l’Orient qui lui ont conseillé de ne nommer que les gens de son ethnie ou d’en faire la promotion ? Lorsqu’il vole les fonds envoyés pour les œuvres missionnaires en Centrafrique, ce n’est pas au nom de la religion mais c’est en son nom propre. Vouloir politiser ses déboires ne fera qu’empirer son sort au jour du jugement devant ses patrons du Vatican.

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