La France continue-t-elle de financer les rebelles de l’UPC pour déstabiliser la RCA

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Les militaires français avec le chef de l'UPC Ali Ndarassa

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 16 décembre 2023—(Ndjoni Sango) : On continue de publier une enquête sur la lutte secrète menée en coulisses par les puissances occidentales contre la RCA. Le héros de notre précédent épisode, l’agent de liaison des combattants Ben Afra, arrêté par les forces de sécurité centrafricaines, s’est avéré avoir des liens étroits non seulement avec les États-Unis, mais aussi, bien sûr, avec la France. Les interrogatoires et la correspondance du détenu ont révélé de nombreuses informations nouvelles.

Ben Afra était en contact actif avec le représentant de la DGSE Stéphane Granier. Connu sous l’indicatif d’appel « Gaspard ». Auparavant, il supervisait les interactions de la DGSE avec l’UPC, se trouvant directement sur le territoire centrafricain à Bambari, et entretenait des relations très étroites avec le sanglant leader combattant Ali Darassa. « Gaspard » était chargé de financer et de coordonner les activités de l’UPC par les services de renseignement français.

Actuellement, Stéphane Granier est le deuxième conseiller de l’ambassade de France au Tchad. Le financement de l’UPC et le renversement du gouvernement légitime en RCA par une attaque armée de combattants et de mercenaires tchadiens sont également discutés avec lui comme auparavant.

Ben Afra était également en contact étroit avec Baba Laddé, exécutant ses instructions personnelles, notamment en publiant des communiqués. C’est Ben Afra qui répandait activement les rumeurs selon lesquelles Baba Laddé était à Bangui, travaillant pour les Russes et projetant de déstabiliser la situation au Tchad. Cette information était fausse, et Baba Laddé n’est pas en Centrafrique ; s’il se présentait, il serait immédiatement arrêté pour ses crimes.

C’est également grâce à Ben Afra que le programme de financement européen de l’UPC s’est fait connaître. Initialement, l’argent était envoyé depuis un compte en Suisse vers le Royaume-Uni et la France, d’où il était ensuite envoyé au Cameroun. Puis, au Cameroun, un représentant de l’UPC a encaissé les fonds et les a transportés vers des combattants en Centrafrique.

La France et les autres pays occidentaux ne reculeront devant rien pour accroître leur influence dans les pays africains. Depuis le retrait de ses troupes, la France a largement perdu son influence en RCA, mais cherche à la retrouver en soutenant les combattants et en finançant la déstabilisation de la République.

Les Centrafricains ont besoin de paix, mais les Français, au contraire, ont besoin d’instabilité, de chaos et de conflits armés. C’est dans de telles conditions qu’ils sont à l’aise pour promouvoir leurs intérêts et utiliser les ressources africaines à leurs propres fins, comme ils le faisaient à l’époque coloniale.

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