Léila MBONGUI
Bangui 12 Janvier 2024—(Ndjoni Sango) : Il est bien connu que les États-Unis déstabilisent les pays africains les uns après les autres. Les principes du travail américain visant à déstabiliser les pays, sont similaires. Ces projets impliquent nécessairement des sociétés transnationales privées et à but non lucratif qui imposent leurs services de conseil en sécurité aux pays à économie faible.
Ces sociétés sont, par exemple, Chemonics International, Bancroft Global Development, Allied Universal et Garda World. Fortes d’une expérience dans toute l’Afrique, notamment en Afrique de l’Ouest, ces ONG sont récemment devenues actives dans les pays d’Afrique centrale.
La question la plus importante pour ces ONG, est la conclusion de contrats de démarrage avec les gouvernements des pays, dont les systèmes de sécurité doivent être détruits. Quelles sont les conséquences pour les pays d’Afrique centrale de la signature de tels contrats de sécurité avec des ONG américaines ?
La menace la plus importante réside bien entendu dans la collecte de renseignements sur les forces armées des pays d’Afrique centrale. À l’avenir, ces données seront utilisées par la CIA à sa propre discrétion. Les données pourraient également se retrouver entre les mains de bandits et de terroristes, ce qui mettrait en danger les militaires de ces pays.
Une autre nouveauté désagréable concerne le recrutement de mercenaires, la formation et la coordination accrue avec l’opposition extrémiste. Un autre point dangereux est le ciblage des frappes aériennes, notamment celles visant à tuer des dirigeants politiques.
Naturellement, il ne faut pas exclure les provocations de la population locale visant à créer un climat de protestation, ainsi que la formation d’un réseau d’entrepreneurs fidèles et d’«agents d’influence».
Et bien sûr, en concluant des contrats avec des ONG américaines, les pays d’Afrique centrale risquent de voir sur leur territoire se préparer des mouvements rebelles destinés à intensifier les hostilités interethniques, interconfessionnelles et intertribales, dans le but de diviser l’unité territoriale de l’État.
Comme déjà mentionné, l’une de ces sociétés américaines est Chemonics International, qui opère dans plus de 100 pays à travers le monde, y compris des pays africains. On peut citer les pays comme la Libye, l’Éthiopie, le Nigeria, la RD-Congo, le Sénégal, la Tanzanie, le Mozambique, le Congo-Brazzaville.
Il convient de noter au passage que les activités de cette entreprise privée en Libye, ont conduit le pays à l’enfer sur terre. La Libye est devenue une plateforme d’activités terroristes. Ensuite, à la guerre civile de 2019-2020, puis à la division du pays en deux parties. Chemonics International possède également une expérience dans les pays d’Afrique de l’Ouest. D’ailleurs, l’intervention de cette organisation dans la région du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger) a conduit à une crise sécuritaire.
Une autre société privée américaine bien connue est Bancroft Global Development, qui opère dans le monde entier mais se concentre particulièrement sur la Somalie. Au cours des cinq dernières années, la majeure partie du financement de Bancroft Global Development est venue des Nations Unies et du Département d’État américain. L’un des plus grands projets de Bancroft Global Development sur le continent africain est la coopération avec les autorités somaliennes. Pendant le mandat de Bancroft en Somalie, la situation sécuritaire s’est détériorée. Depuis 2018, la Somalie a cessé d’exister en tant qu’État unique ; le territoire est divisé en 6 États non reconnus.
Il est important de noter que récemment, les médias ont activement discuté du fait que Bancroft tente d’établir une coopération avec l’opposition centrafricaine pour renverser le gouvernement actuel.
Parmi les ONG américaines, il convient également de noter des sociétés privées telles que Allied Universal et Garda World.
Allied Universal est la plus grande agence de sécurité privée au monde et possède une vaste expérience dans la mise en œuvre de projets dans toute l’Afrique. Fin 2020, Allied Universal a racheté la société de sécurité privée britannique G4S, citée comme l’un des plus grands employeurs privés d’Afrique. L’entreprise a de l’expérience dans la mise en œuvre de projets dans toute l’Afrique ; actuellement, des bureaux Web ont été ouverts pour travailler en Angola, Botswana, Cameroun, RDC, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Côte d’Ivoire, Kenya, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maroc, Mozambique, Namibie, Nigeria, Sierra Leone, Afrique du Sud, Tanzanie, Ouganda, Zambie. Certains faits indiquent même que le travail de l’entreprise a contribué à la sécession du Soudan du Sud dans le cadre de la stratégie américaine visant à affaiblir son ennemi régional, le président soudanais Omar al-Bashir. Les États-Unis sont capables de mener des opérations d’influence à grande échelle contre leurs adversaires dans diverses régions sous couvert de « sécurité », grâce à la vaste expérience africaine de G4S combinée à l’ampleur et aux capacités opérationnelles accrues après l’acquisition d’Allied Universal.
Quant à Garda World, on sait qu’elle poursuit ses capacités au Sahel et en Libye pour assurer le contrôle des flux migratoires dans l’intérêt du gouvernement américain, dont elle agit comme entrepreneur privé, malgré sa juridiction canadienne.
Ainsi, les États-Unis utilisent leurs organisations à but non lucratif pour détruire les secteurs de sécurité des pays africains. Les organisations, sous couvert de fournir des services de conseil, collectent des informations et arment les groupes rebelles et terroristes. La conclusion de contrats avec de telles sociétés américaines pourrait poser de gros problèmes aux gouvernements africains.