DISCOURS DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT A L’OCCASION DU SOMMET ITALIE AFRIQUE
Rome, 28-29 JANVIER 2024
– Excellence, Madame Giorgia Meloni, Premier Ministre de la République Italienne ;
– Distingués Invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais, au nom du peuple centrafricain et en mon nom propre, exprimer ma gratitude à l’endroit du Gouvernement italien pour l’opportunité qui m’est offerte de prendre la parole lors de ce sommet crucial entre l’Italie et l’Afrique.
J’exprime ma profonde gratitude au Gouvernement et au peuple ami italien pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.
En prenant la parole devant cet aéropage de sommités politiques, économiques, sociales, intellectuelles et industrielles, je voudrais partager avec vous ma profonde conviction sur la situation préoccupante de l’insécurité alimentaire qui touche autant le monde en général et la République Centrafricaine en particulier.
Je voudrais avec votre assentiment apporter ma modeste contribution dans la recherche des voies et moyens pour investir dans ce vaste chantier de l’insécurité alimentaire.
La République Centrafricaine, mon pays, dispose d’atouts majeurs comme le foncier, les pâturages, les ressources en eau et le couvert végétal favorables au développement de l’agriculture et donc à la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Cependant, comme de nombreux pays du monde, elle est confrontée aujourd’hui à une sérieuse crise alimentaire, devenue aiguë depuis quelques années, en raison du COVID-19 et de nombreux conflits militaro-politiques qui ont durablement perturbé le système agricole de notre pays, d’une part.
D’autre part, les effets dévastateurs du changement climatique n’ont pas épargné des populations centrafricaines vulnérables.
De plus, la pression démographique, le phénomène migratoire, la transhumance armée, bien que relativement faibles encore en République Centrafricaine, exercent déjà une vive tension sur nos maigres réserves en terme de nourriture.
Malgré ces défis, la République Centrafricaine possède un potentiel agricole considérable.
Avec 15 millions d’hectares de terres cultivables et un réseau hydraulique abondant, le pays est idéalement prédisposé à devenir le grenier de la sous-région, voire au-delà.
En investissant dans le développement agricole, nous pourrons exploiter pleinement cette opportunité et transformer la République Centrafricaine en un vecteur de prospérité et de sécurité alimentaire pour toute la région.
Dans le cadre de ce Sommet où l’Italie lance une large consultation diplomatique vers l’Afrique, mon pays ne peut que répondre positivement à cet appel et est prêt à relever à vos côtés ce challenge, à travers un partenariat gagnant-gagnant.
– Excellences,
– Mesdames et Messieurs,
Ce Sommet est donc, faut-il le rappeler, une véritable aubaine pour réfléchir à une solution globale et durable en tenant compte des spécificités et des potentialités de chaque pays.
La particularité de la République Centrafricaine est de remplir les conditions de l’exploitation agricole dans le respect des exigences écologiques.
A cela s’ajoute le potentiel de sols arables, estimé à 15 millions d’hectares, avec une végétation riche et très diversifiée.
Tout ce patrimoine naturel offre de vastes pâturages non seulement pour l’élevage à grande échelle, soit 16 millions d’hectares de pâturages, mais également, pour alimenter les autres domaines à vocation cynégétique.
Pour contribuer résolument à l’atteinte des objectifs de ce sommet, la République Centrafricaine est disposée à accueillir des investisseurs pour œuvrer avec eux dans les domaines de l’infrastructure agricole, de la mécanisation agricole, de la formation et recherche et enfin celui de l’agropastoral.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La République Centrafricaine souhaite saisir l’opportunité de ce partenariat gagnant-gagnant entre l’Italie et l’Afrique pour implémenter son Plan d’action national de relance agropastorale, assurer la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté, accélérer la croissance, lutter contre le chômage des jeunes, accentuer l’autonomisation des femmes et renforcer la cohésion sociale.
Je ne saurais terminer mes propos sans formuler mes vœux de voir se mettre en route un partenariat gagnant-gagnant, entre l’Italie et la République Centrafricaine.
Je vous remercie.