Par Prince Bouanga
Bangui 17 février 2024-(Ndjoni Sango) : Ayant jugé contraire à la constitution la loi dérogatoire aux dispositions de l’article 31 de la constitution votée par l’assemblée nationale et le décret du Président Macky Sall reportant les élections au Sénégal, le Conseil Constitutionnel a tranché en s’opposant au report des élections et invite les autorités à organiser les élections dans les délais prévus par la constitution.
C’est à la suite de nombreux recours déposés par des partis politiques de l’opposition et des acteurs de la société civile et après examens que le Conseil Constitutionnel du Sénégal, l’organe juridique suprême du pays s’est opposé au report des élections qui devraient se dérouler normalement le 25 de ce mois et en même temps a appelé les autorités à l’organisation des élections dans les délais constitutionnels.
Le Conseil Constitutionnel juge en effet anticonstitutionnels la loi dérogatoire aux dispositions de l’article 31 de la constitution et le décret n° 2024-106 du 3 février 2024 abrogeant le décret invitant les électeurs à voter pour l’élection présidentielle le 25 février et qui reporte les élections à la date du 15 décembre 2024 tout en maintenant le président actuel au pouvoir.
Pour Abdoulaye Karii, de nationalité sénégalaise et enseignant de droit aux Etats-Unis : « vu la tournure qu’a prise la décision du Président MackySall de se maintenir au pouvoir en reportant les élections et les risques de troubles pouvant déstabiliser le Sénégal, la décision des sages du Conseil Constitutionnelvient comme pour sauver la démocratie au Sénégal et rappeler au Président MackySall lui-même arrivé au pouvoir par la volonté du peuple sénégalais qui a sanctionné le Président Wade qui s’est entêté de se maintenir en 2012, le ferme attachement des Sénégalaises et Sénégalais aux valeurs démocratiques qu’ils sont prêts à défendre à n’importe quel prix » a-t-il fait savoir.
Pour rappel, la décision du Président Macky Sall de reporter les élections tout en se maintenant au pouvoir et adoptée par l’assemblée nationale avait suscité la réaction contestée de nombreuses personnalités au Sénégal dont des religieux et fait des victimes dont 3 morts lors des marches de protestation