RCA: affaire ONASPORT et Missy Momo, que retenir ?

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Le Bar dancing Missy-Momo derrière l'Omnisports de Bangui

Par Erick NGABA

Bangui 18 Février 2024— (Ndjoni Sango) : Le bras de fer entre l’Office national de Promotion et de Gestion des infrastructures sportives (ONASPORT) et le bar dancing dénommé Centre culture Missi Momo, continue de faire couler de salives et de l’encre, en dépit des décisions prises par des instances supérieures devant mettre fin à cette affaire. Le difficile déguerpissement de ce lieu de divertissement exigé par l’ONASPORT demeure le point d’achoppement, alors que les accords signés et annulés dans le cadre de l’affectation de ce domaine public et des espaces sportifs sont clairs.  

Tout est parti d’une sommation de déguerpissement lancée par l’ONASPORT, le bailleur, à Missy Momo, le locataire. Depuis là, les hostilités ont commencé. Mais comment, on en est arrivé là ?

En juin 2020, l’ONASPORT a accordé à Missy Momo l’espace libre d’une portion de la concession du stade 20.000 places de Bangui. Ainsi, Missy Momo a procédé à des constructions sur l’espace qu’il occupe. Ces constructions ont été mal digérées par l’ONASPORT du fait des espaces interdits à la construction des infrastructures durables à titre privé.

En août 2021, l’ONASPORT a à cet effet annulé le contrat du fait de vice de procédure et du non-respect de l’usage de l’espace qui lui a été accordé, et a sommé par la même occasion Missy Momo de déguerpir. Pendant ce temps, le ministère de la jeunesse et des sports qui a aussi signé un accord avec Missy Momo, a également annulé le contrat du fait d’irrégularités des contrats signés, d’après les termes de l’arrêté signé par le ministre Aristide Brian Reboas.

Par la suite, Missy Momo a négocié un contrat avec le ministère de l’Urbanisme afin de lui permettre d’obtenir l’espace pour ses constructions. D’après l’ONASPORT, c’est un contrat léonin, qui ne profite qu’à Missy Momo. Car, l’espace Missy Momo est un site du complexe sportif classé domaine de l’Etat qu’on ne doit pas céder un mètre carré à un particulier, selon la loi de 1964 sur le patrimoine public, en ses articles 10, 11 et 12.

Or, il se trouve que Missy Momo a obtenu du ministère de l’Urbanisme 8600 mètres carrés de l’espace du stade. Une affectation de l’espace qui va jusqu’à lui permettre même de s’accaparer de l’espace de tous les occupants lui sont limitrophes, comme Fin Services par exemple.

Vue l’affectation de l’espace jugée illégale, l’ONASPORT a saisi le Conseil de Ministres pour l’annulation du contrat avec le ministère de l’Urbanisme. Le dossier était ainsi transféré au Conseil de Cabinet.

Au cours du Conseil de Cabinet tenu en Avril 2022, le Premier ministre a instruit la ministre de l’Urbanisme de l’époque d’annuler le contrat liant son département à Missy Momo. Aussitôt, la ministre de l’Urbanisme, Nicole Koué, a enclenché les procédures de l’annulation du contrat avec Missy Momo. Jusque-là les installations de Missy Momo sont toujours en place et continuent d’abriter des activités et manifestations culturelles.

En janvier 2024, l’ONASPORT a encore rappelé à Missy Momo l’ultimatum de déguerpir. U, ultimatum qui a déjà expiré et n’a pas aussi eu d’effet sur Missy Momo qui continue ses activités.

Pour ONASPORT, le gouvernement qui, à travers le ministère de l’urbanisme, a signé un accord pour céder cette esplanade à Missy Momo, a annulé cet accord.

« Quoi qu’il en soit, les installations de Missy Momo vont être détruites pour permettre la réhabilitation du stade 20.000 places. Il a construit des boutiques devant son centre qu’il met en localation et il perçoit les fonds de loyer à titre personnel, alors qu’il est sur une esplanade qui est sous la gestion de l’ONASPORT. Il est là depuis deux ans et exploite l’espace gratuitement. Nous avons donné l’ultimatum qui a déjà pris fin. Maintenant, il nous reste des actions à mener de notre part. Il s’entête pour rien, et cherche à savoir au public que c’est l’ONASPORT qui lui fait des problèmes, alors que c’est lui le problème », a martelé le Directeur général de l’ONASPORT, Severin Lindamo, qui a par ailleurs rappelé que la sommation de déguerpissement ne vise pas que Missy Momo mais aussi des entreprises qui sont installées de manière illégale dans la concession du complexe sportif 20.000 places. Affaire à suivre…

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