Par Erick NGABA
Bangui 13 Mars 2024— (Ndjoni Sango) : La Société civile du secteur minier de la République centrafricaine (SCSM-RCA) interpelle le président du Processus de Kimberley, le Prince Ahmed Bin Sulayem, sur les impacts des sanctions contre le diamant sur les personnes vulnérables dont les femmes et enfants ne vivent que des dividendes de l’exploitation des pierres précieuses.
« Depuis une décennie, le secteur minier subit l’influence des sanctions infligées par le Processus de Kimberley sur ses exportations de diamants bruts pour certaines raisons qui, autrefois étaient valables ; mais aujourd’hui n’ayant aucun sens », dénonce le Coordonnateur national de la SCSM-RCA, Josey Stéphane Poukesserandji, dans un courrier adressé au Processus de Kimberley dont Ndjoni Sango procure une copie.
En 2013, aussitôt après la prise de pouvoir l’ex coalition rebelle de la Seleka le 24 mars de l’année, le Processus de Kimberley a mis des sanctions sur l’exportation du diamant centrafricaine. Ceci à cause de la disparition de l’autorité de l’Etat et l’occupation des sites miniers par des factions rebelles qui exploitent les mines dans une totale anarchie pour financer les conflits dans le pays.
De l’avis de la société civile du secteur minier, le maintien de ces sanctions sur le diamant centrafricain ne devrait pas avoir sa raison d’être aujourd’hui du fait du retour à l’ordre constitutionnel et la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.
« Depuis le retour à l’ordre constitutionnel et la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, l’embargo sur le diamant brut centrafricain ne devrait plus normalement avoir sa raison d’être. A cela s’ajoute le respect par la RCA de tous les critères de validation des zones, contenus dans le cadre opérationnel avec le concours du CAR Monitoring Team, mais ce pays demeure toujours sous sanctions que nous considérons à tort », lit-on dans la lettre.
En République centrafricaine, une bonne partie de la population vit de la valeur ajoutée que procure l’exportation de diamant. C’est pourquoi, cette organisation non gouvernementale interpelle dans son courrier les impacts du maintien de ces sanctions sur les couches vulnérations dans le pays.
« Il est important de noter que ces sanctions ont considérablement affecté et continuent d’impacter négativement toutes les populations et les couches les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants. Le secteur minier fait vivre, directement et indirectement environ 40% de la population soient deux millions de Centrafricains. Il est important de préciser que l’embargo sur l’exportation des diamants bruts centrafricains a engendré des impacts aux conséquences négatives aussi bien manifestes que latentes à plusieurs niveaux social, politique et économique, pour ne citer que ceux-là », a souligné la société civile du secteur minier dans son courrier.
En félicitant le Prince Ahmed Bin Sulayem pour sa nomination à la présidence du Processus de Kimberley, la SCSM estime pour sa part que cet organe international de certification du diamant sur le marché mondial respecte ses textes fondateurs et honore ses membres fondateurs.
Car, cette sanction, dénonce la SCSM dans sa lettre, est une sanction qui frise une forme d’impérialisme condescendant envers la République centrafricaine. « Nous souhaitons que le PK, sous votre mandature, face diligence en prenant une décision courageuse lors des sessions prochaines pour que cette sanction soit définitivement levée », conclue la SCSM dans sa lettre.