Par Erick NGABA
Bangui 24 Mai 2024—(Ndjoni Sango) : Les mots ont manqué le Ministre chargé du développement des ressources hydrauliques et de l’énergie, Bertrand Arthur Piri pour qualifier le mode de fonctionnement ambiguë de la société Total Energie qui a vendu, dans de circonstances floues, ses actifs et passifs à la société Tam Oil pour la continuité de vente des produits pétroliers en Centrafrique.
« Total est parti comme des bandits. Total est parti comme une entreprise…, je ne sais pas quel qualificatif il faut utiliser. Moi, j’ai eu des échanges, d’abord, quand Total allait être cédé à Tam Oil, conformément à la loi, en tant que ministre de tutelle, je devrais être informé. Ils ne m’ont pas informé. Total est parti en mois d’août 2023. En mars, quand j’ai eu le vent de liquidation, j’ai appelé la Directrice Générale de Total pour lui demander la confirmation sur cette information, elle m’a dit Non, c’est faux. En mois de mai, je l’ai encore appelée pour dire que vous êtes en train de partir pour céder la place à une autre société. Elle m’a dit non, Total va toujours rester. J’ai été une fois de plus informé de son départ, j’ai écrit encore début juin, et ma dernière correspondance est le 7 août dernier. Le 8 du mois, elle m’a écrit que rien ne va se passer et le 9 du même mois, elle a pris l’avion et elle est parti », a expliqué le ministre de l’énergie au cours d’une conférence de presse tenue jeudi à Bangui, pour déballer la situation d’une supposée pénurie de carburant dans le pays, décriant le manque du sérieux chez certains marqueteurs des produits hydrocarbures dans le pays.
Cette conférence de presse du ministre Piri a permis de lever la voile sur la question de la pénurie de carburant dans certaines stations-services constatée depuis une semaine à Bangui.
Pour le ministre, il n’y a pas de pénurie de carburants dans le pays. C’est cette situation due au contexte du départ sur les points de pied la société Total Energie du pays où une dizaine de milliards de dette de la société demeure impayée, qui a créé un dysfonctionnement.
« Total n’a pas été vendu dans la transparence. Les choses ne se sont pas passées comme cela devrait se passer. Total est une société de référence mondialement reconnue. On ne pouvait pas imaginer, un seul instant, que Total allait jouer au flou, partir sur les points de pied, partir en cachette, laissant les dettes de l’Etat et des banques. Non ! Nous sommes un Etat et nous faisons confiance aux opérateurs économiques qui s’installent dans le pays. Mais si un opérateur économique se comporte comme un bandit, voilà maintenant les conséquences », a renchérit le ministre Bertrand Arthur Piri.
Des milliards de dettes impayées par Total Energie mettent aujourd’hui en difficulté son successeur, la société Tam Oil qui peine à satisfaire la demande en produits pétroliers. Celle-ci est difficulté avec le fournisseur des hydrocarbures en Centrafrique, la société Neptune qui est le mandataire du gouvernement centrafricain dans l’importation des produits.
C’est pourquoi, le ministre de tutelle a lancé un ultimatum à Tam Oil de régulariser sa situation, dont les dettes laissées par son prédécesseur au risque de voir ses actifs saisis au profit d’autres marqueteurs capables de se conformément aux normes.
