Les étudiants centrafricains de l’EAMAU au Togo expulsés pour 17 ans d’arriéré des frais d’études

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Les étudiants centrafricains l’EAMAU au Togo

Par Erick NGABA

Bangui 13 Juin 2024—(Ndjoni Sango): Les étudiants centrafricains de l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) au Togo se trouvent dans une situation désastreuse du fait de non-versement de leurs frais d’études dont les bourses du gouvernement centrafricain. Les 17 ans d’arriérés de bourses accumulés leur ont coûté l’expulsion de campus universitaire, alors qu’ils sont en période des examens et préparatifs des soutenances.  

En dépit des procédures enclenchées à Bangui pour décompter cette situation d’urgence, rien n’a pu sauver la situation. Si bien que ces étudiants ne savent aujourd’hui à quel saint se vouer.

Alors qu’ils pensaient partir au Togo pour étudier à l’EAMAU afin de bénéficier de meilleures conditions d’études leur permettant ainsi de se doter du bagage intellectuel conséquent dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et de la gestion urbaine, indispensables pour la construction de la République centrafricaine, où il y a beaucoup à faire en termes d’infrastructures modernes et de mains d’œuvre qualifiées, ils se sont butés aux réalités qui se révélent différentes de ce qu’ils pensent. Les conditions d’études ne permettent pas de mieux étudiants.

« Nous, étudiants centrafricains de l’EAMAU ne sommes pas dans des conditions adéquates favorables à un apprentissage qualitatif. Nombreuses sont les difficultés auxquelles nous devons quotidiennement faire face durant notre parcours qui, sans se tromper peut-être assimiler au parcours du combattant. D’abord, le problème commun à tous les étudiants centrafricains qui est celui du retard de paiement des bourses ne nous épargne pas. Nous sommes conscients que notre Etat fait tout ce qui est en son pouvoir pour endiguer ce retard. Toutefois, nous soulignons que situation constitue un véritable handicap à notre épanouissement scolaire et social à l’étranger » soulignent les étudiants centrafricains de l’EAMAU, dans un courrier adressé le 11 juin dernier à la Ministre centrafricaine de l’urbanisme, de la réforme foncière de la ville et de l’habitat.

Dans leur plainte, les étudiants en détresse ont évoqué les de matériels et loyers qui doivent leur permettre de se doter du matériel nécessaire et de mieux étudier dans de conditions requises.

« En deuxième lieu, se pose la question de nos frais de matériels (FM), frais qui normalement devraient nous permettre de nous doter du matériel nécessaire pour bien travailler et rechercher l’excellence. Ces frais devraient également nous permettre de payer nos loyers. Le non-paiement de ces frais induit des conséquences directes : la baisse de niveau visible des étudiants centrafricains de l’EAMAU malgré leurs efforts, due au manque d’outils nécessaires permettant un cadre favorable au travail ; l’expulsion de certains étudiants des appartements de location. Face à cette situation, nous sommes désarmés, n’ayant pas les armes nécessaires pour affronter le combat que nous sommes venus mener », poursuivent les étudiants centrafricains de l’EAMAU.

Au-delà de tout, l’école vient de les expulser le mercredi dernier pour non-paiement des frais de scolarité pendant 17 ans. « Pour couronner le tout, comme si ça ne suffisait pas, nous venons d’être expulsés des salles de classe depuis le mercredi 05 juin 2024, alors que nous sommes en période d’examens ; cela pour question d’impayés de nos frais de scolarité depuis dix-sept (17) ans en arrièr ».  

C’est une situation qui impacte négativement sur les étudiants en Licence 1 et 2 ainsi qu’en Master 1, qui ne pourront pas avoir la chance de part et d’autre composer les examens du dernier semestre de l’année en cours, déposer leurs documents de mémoire pour la pré-soutenance. La question de versement de leurs bourses d’études demeure la préoccupation majeure.

« Tous ces points reviennent à un seul : le manque de suivi effectif des étudiants centrafricains de l’EAMAU par nos autorités centrafricaines. Madame le Ministre, au vu de tous ces éléments qui n’honorent pas notre pays, nous les étudiants centrafricains de l’EAMAU demandons simplement : Le règlement de nos frais de scolarité (urgemment ceux des deux dernières années, soit 235 000 000 FCFA, comme l’a demandé l’école afin de nous donner accès aux salles de classe), la mise à jour du paiement de nos bourses d’études, Le paiement effectif de nos frais de matériels, La mise en place d’une stratégie nationale permettant aux ressortissants centrafricains de l’EAMAU de rentrer travailler pour notre pays à la fin des études. », lit-on dans le courrier.

C’est une situation à laquelle le gouvernement doit prêter attention pour trouver une solution à ces futurs cadres de la République centrafricaine en terre étrangère.

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