Fête du trône : la gestion de l’eau et l’aide humanitaire à Gaza au centre des préoccupations du Roi Mohammed VI du Maroc

0
26
Roi Mohammed VI du Maroc

Par Erick NGABA

Bangui 31 2024—(Ndjoni Sango): A l’occasion du 25ème anniversaire de son accession au trône de ses glorieux ancêtres du Maroc, le Roi Mohammed VI, a prononcé, lundi dernier, un discours à son peuple. Dans son adresse, le souverain roi a mis l’accent sur les avancées en matière de gestion de l’eau et l’aide en faveur de Gaza.

Durant les 25 ans au trône, le Roi Mohammed VI s’est attaché à consacrer l’intangibilité de l’intégrité territoriale et à conforter la place du Maroc en tant qu’acteur influent et partenaire fiable aux niveaux régional et international.  Comme, il l’a estimé dans son adresse à la nation, ces réalisations donnent de l’assurance pour aborder l’avenir avec optimisme face aux multiples défis auxquels le Maroc fait face.

« Les défis auxquels est confronté notre pays nous commandent de redoubler d’efforts et de vigilance, de concevoir des solutions innovantes, de subordonner les modèles de gestion aux règles de bonne gouvernance. L’un de ces défis majeurs est la problématique de l’eau, qui ne cesse de se complexifier du fait de la sécheresse, de l’impact du changement climatique et de la croissance naturelle de la demande. Cette situation est également imputable au retard accusé dans la réalisation de certains projets programmés dans le cadre de la politique de l’eau », a fait savoir le Roi Mohammed VI dans son discours.

En effet, les réserves hydriques et les eaux souterraines ont profondément été affectées par les six années consécutives de sécheresse, rendant ainsi la situation hydrique plus complexe. Pour faire face à ces conditions le Souverain a donné des directives aux autorités compétentes pour des mesures urgentes et novatrices nécessaires afin de prévenir la pénurie d’eau au Maroc.

De surcroit, le Roi n’a eu de cesse de souligner la nécessité d’une mise en œuvre optimale des différentes composantes du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027, lequel a contribué à atténuer la gravité de la situation hydrique.

«Vu l’accroissement des besoins et des contraintes, nous insistons sur l’impératif d’une mise à jour continue des leviers de la politique nationale de l’eau et sur la définition d’un objectif stratégique, quelles que soient les circonstances: garantir l’eau potable à tous les citoyens et couvrir 80% au moins des besoins d’irrigation sur tout le territoire nationalé », a-t-il souligné.

Le Souverain estime qu’il est indispensable de parachever le programme de construction des barrages, en donnant la priorité aux projets programmés dans les régions connaissant d’importantes précipitations. Fidèle à sa vision stratégique volontariste et ambitieuse, il appelle à accélérer la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre les bassins hydrauliques, en assurant la connexion entre le bassin de Oued Laou-Larache et Loukous et celui de Oued Oum Er-Rbia, en passant par les bassins Oued Sebou et Bouregreg.

« Ces projets permettront l’exploitation d’un milliard de mètres cubes d’eau qui se perdaient dans la mer et garantiront une répartition spatiale équilibrée des ressources hydriques nationales. Par ailleurs, la réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer doit être accélérée, selon le programme arrêté à cet effet pour assurer la mobilisation annuelle de plus de 1,7 milliard de mètres cubes », a renchérit le Roi Mohammed VI.

À travers la mise en œuvre de tous ces projets innovants, le Maroc pourra ainsi couvrir, à l’horizon 2030, plus de la moitié de ses besoins en eau potable à partir de ces stations, irriguer d’importantes superficies agricoles et renforcer de cette manière sa sécurité alimentaire. C’est le cas de la station de dessalement de Casablanca, le plus grand projet du genre en Afrique et la deuxième installation au monde qui sera alimentée à 100% en énergie propre.

Le plus grand défi pour la gestion de l’eau

Dans son adresse, le Roi a souligné que le plus grand défi reste la réalisation des stations programmées et des projets d’énergies renouvelables y afférents, dans les délais fixés et sans aucun retard. Car, il a estimé que pour produire de l’eau, les stations de dessalement doivent être alimentées avec de l’énergie propre. C’est pourquoi, a-t-il martelé, il faut accélérer la réalisation du projet d’interconnexion électrique qui vise à acheminer l’énergie renouvelable, à partir des Provinces du sud, vers le Centre et le Nord.

« Nous appelons au développement d’une industrie nationale de dessalement de l’eau, à la création de filières de formation d’ingénieurs et de techniciens spécialisés, à l’encouragement de la constitution d’entreprises nationales spécialisées dans la réalisation et l’entretien des stations de dessalement. A ce propos, Nous tenons à souligner de nouveau qu’aucune négligence, aucun retard, aucune mauvaise gestion ne sont tolérés dans une question aussi cruciale que l’eau », a déclaré le Roi.

La préservation de l’eau, une responsabilité nationale

Pour réaliser ces projets en matière de l’eau, le Maroc débourse des dizaines de milliards pour la mobilisation des ressources hydriques. C’est pourquoi, le Roi n’a eu de cesse d’attirer l’attention sur le gaspillage de l’eau. De fait, il déclare que la préservation de l’eau est une responsabilité nationale qui engage toutes les institutions et tous les acteurs. C’est un devoir qui incombe également à tous les citoyens.

«A cet égard, Nous appelons les autorités compétentes à plus de fermeté dans la protection du domaine public hydraulique, à l’opérationnalisation de la police de l’eau, à la lutte contre le phénomène d’exploitation abusive et de pompage anarchique des eaux. De même, outre la généralisation de l’irrigation goutte-à-goutte, Nous appelons énergiquement à davantage de coordination et de cohérence entre la politique hydrique et la politique agricole, surtout pendant les périodes de pénurie.», a-t-il déclaré en concluant sur un verset du Saint-Coran où Dieu décrète : «Dieu a fait descendre du ciel une eau par laquelle Il fait revivre la terre après sa mort ».

L’aide humanitaire à Gaza

Dans son discours, le Roi Mohammed VI souligne la nécessité de continuer à appuyer les initiatives visant à trouver des pistes de solutions au conflit à Gaza. Il a ainsi évoqué les efforts consentis pour apporter l’aide nécessaire à la population de Gaza qui vit dans une situation humanitaire dramatique.

« L’intérêt que Nous attachons aux affaires internes de notre pays ne saurait Nous détourner de la tragédie du peuple palestinien frère. Aussi, en Notre qualité de Président du Comité Al-Qods, Nous avons œuvré à l’ouverture d’une voie inédite pour acheminer des aides alimentaires et médicales urgentes à nos frères à Gaza », a-t-il évoqué.

Dans cet élan d’engagement, le Roi réitère l’appui continue du Maroc aux initiatives constructives visant à trouver des solutions pratiques pour la conclusion d’un cessez-le-feu concret et durable et le redressement de la situation humanitaire.

Des options pour la solution définitive à ce conflit

De son avis, l’aggravation de la situation dans la région exige de sortir de la logique de gestion de crise en faveur de la recherche d’une solution définitive à ce conflit. A cet effet, il propose trois optiques possibles pour la sortie définitive de cette crise.

Il s’agit de: Premièrement : Si parvenir à la cessation des hostilités à Gaza est une priorité urgente, ceci doit se faire en parallèle avec l’ouverture d’un horizon politique susceptible d’instaurer une paix juste et durable dans la région ; Deuxièmement: Le recours aux négociations pour ressusciter le processus de paix entre les parties palestinienne et israélienne impose de barrer la route aux extrémistes de tous bords ; et Troisièmement : La sécurité et la stabilité ne seront totalement insaturées dans la région que si cette dynamique est inscrite dans le cadre de la Solution à deux Etats, aux termes de laquelle Gaza est partie intégrante des territoires de l’Etat palestinien indépendant, avec Al-Qods Oriental comme capitale.