RCA: l’affaire de l’espion Joseph Figueira révèle l’appui financier de la CPI aux groupes rebelles

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Le Belgo-Portugais Martin Joseph Figueira

Par Erick NGABA

Bangui 11 Août 2024—(Ndjoni Sango): L’affaire de l’espion Joseph Figueira pendante à la justice risque d’éclabousser à un niveau où des noms qui cultivent l’instabilité en Centrafrique vont tomber. C’est le cas d’un fonctionnaire de la Cour pénale internationale (CPC), Nicolas Herrera qui, via Joseph Figueira, a transféré de l’argent à Ousmane Bello, porte-parole de l’UPC, pour ses communications et qui a sollicité l’appui du bureau de la CPI pour sortir du Tchadla famille de chef rebelle.

C’est sur le compte tweeter de Sylvain Nguema, spécialiste de la sécurité en Centrafrique, que les preuves de l’implication de la Cour Pénale internationale sont mises en lumière. Sur son compte, Sylvain Nguema poste des captures d’écran des échanges par WhatsApp et un reçu de transfert d’agent par Western Union.

D’après les captures d’écran de leurs échanges en août 2023, Joseph Figueira échange avec Nicolas Herrera pour lui expliquer les doléances de Ousmane Bello de l’UPC qui sollicite un appui financier et veut s’extirper du Tchad avec sa famille.

« J’ai eu Ousmane UPC ce matin. On a parlé d’une aide seulement liée aux communications. Peut-être leur envoyer 500 euros je vais voir », le message WhatsApp de Figueria à son ami de la CPI qui répond : « Ah super ! Si on envoie de l’argent, tu peux leur retransmettre ? Pour pas que ça vienne de nous ».

En avril 2024, Figueira demande à Nicolas Herrera le remboursement de son argent (les 500 euros) envoyé entre temps Ousmane Bello. Son ami de la CPI de lui répondre de voir avec la (CPI).

« Au fait, un truc que je voulais voir avec toi si possible. Je ne sais pas si tu te rappelles les 500 euros que j’avais envoyé à Ousman. Tu penses que je pourrais récupérer remboursement pour ça ? », Figueira à Nicolas de la CPI qui répond : « Oui oui. Je vais voir avec la Cour, je te dirais. Tu as les reçus ?».

En répondant à la question de son ami, Figueira lui a envoyé le reçu du transfert d’argent via Western Union de Portugal au Tchad.

Par ailleurs dans les échanges, Ousmane Bello veut quitter Tchad avec sa famille. Il a ainsi demandé à Figueira de l’aider à sortir. A cet effet, Figueira a transmis les doléances d’Ousmane à Nicolas pour lui venir en aide. Nicolas a accordé sa disponibilité à lui venir en aide « Si Bello a des informations ».

« Bonsoir mon frère. Ça c’est un message d’un ami qui travaille à la Cour pénale internationale. Il pourra t’aider toi et ta famille à sortir du Tchad. Mais bon toi-même comment tout ça fonctionne », les messages de Figueira au porte-parole de l’UPC.

Au regard de ces faits, il est clair que des organisations contribuent d’une manière à une autre à la déstabilisation de la République centrafricaine, pays fragilisé par des décennies de crise sécuritaires. Mais à l’allure où vont les choses, l’affaire Figueira risque d’éclabousser tout le cartel qui entretient l’instabilité dans ce pays d’environ 6 millions d’habitants en Afrique centrale. Affaire à suivre.