Par Marly Pala
Bangui 30 août 2024—(Ndjoni Sango) : Au moins une centaine de corps ont été inhumés dans la concession de l’église des frères de Boulata dans le 3ème arrondissement de la ville de Bangui. Il s’agit entre autres, des personnes tuées lors des conflits armés de 2013-2014 en Centrafrique et également des personnes souffrant de maladies. Et pour ramener la cohésion sociale et enterrer dignement les personnes décédées, le gouvernement à travers le ministère de l’action humanitaire procède à l’exhumation et à l’enterrement des corps au cimetière de Boeing. Les travaux ont démarré le mercredi 28 août en présence de plusieurs membres du gouvernement et plusieurs communautés parmi lesquelles, les parents des défunts.
Les crises sécuritaires qui se sont perpétrées en République centrafricaine à partir des années 2013 ont laissé des traces que plusieurs familles s’en souviennent encore. Et malgré le retour à l’ordre constitutionnel et la restauration de l’autorité de l’Etat dans la majeure partie du pays et la sensibilisation sur la question du vivre ensemble, certaines cicatrices restent dans les cœurs des parents des victimes.
Et pour apaiser cette situation, le gouvernement sur la vision du Chef de l’Etat centrafricain Professeur Faustin Archange Touadera, a lancé les travaux de l’exhumation des corps qui sont enterrés dans certaines localités environnantes des citoyens afin de les enterrer dignement.
Ces travaux ont démarré sur le site de l’église des frères de Boulata dans le 3ème arrondissement de Bangui où une centaine de corps enterrés ont été identifiés. Une satisfaction pour Aïcha Belo Abakar, l’une des personnes dont leurs proches ont été enterrés sur les lieux et qui affirme que cela témoigne la dignité qu’on accorde aux disparus : « Je suis émue de voir ces travaux, démarrer aujourd’hui afin de permettre à nos parents enterrés de manière vulgaire d’être enterrés dignement. J’ai perdu trois de mes parents proches lors des évènements de 2013 et nous n’avons pas eu le temps d’organiser leurs obsèques, donc cette cérémonie est un plus qui fait honneur aux âmes disparues », a-t-elle affirmé.
Pour Josiane Lina Bemaka-Soui, ministre de l’action humanitaire et de la réconciliation nationale, cette action est lancée dans le cadre de la cohésion sociale voulue par le Président de la République : « C’est dans le cadre de la réconciliation nationale que le Président de la République et le Premier ministre ont décidé l’exhumation des dépouilles de nos frères et sœurs qui ont perdu la vie pendant les conflits armés en Centrafrique. Et c’est un signe d’un retour du vivre ensemble, car je suis accompagnée par les imams, le sultan, des autres ministres et plusieurs communautés et pendant ces conflits, il n’y a pas seulement le site de l’église Boulata qui servait des lieux d’inhumation, mais il y a plusieurs autres lieux que nous allons progressivement faire l’exhumation. Aujourd’hui, c’est le coup d’envoi et nous allons atteindre l’objectif, car le site de Boulata est le plus grand avec 110 tombes dont 3 fosses communes, d’où l’importance de démarrer les travaux d’exhumation ici avant d’aller ailleurs voire dans l’arrière-pays », a-t-elle lancé.
Ces travaux d’exhumation interviennent après des moments de sensibilisation des communautés. Ce qui est un satisfecit pour la plupart des parents et communautés qui voient leurs proches enterrés dans des mauvaises conditions lors des conflits de se faire inhumer de manière digne.
Ces travaux se poursuivront jusqu’à atteindre même les parcelles où certains corps y sont inhumés, a indiqué la ministre de l’action humanitaire.
