Par Mamadou NGAINAM
Bangui 14 octobre 2024—(Ndjoni Sango) : Depuis la réouverture de la frontière Tchad – Centrafrique en mai dernier, après dix ans de fermeture, la coopération entre les armées des deux pays procède régulièrement à des patrouilles conjointes qui ne sont pas au goût des agents de déstabilisation des deux pays, notamment la France. Pour essayer de perturber cette harmonie retrouvée, les forces obscurantistes du chaos en Centrafrique ont organise un concert médiatique pour distiller de fausses informations sur une supposée crise entre les forces de défense des deux pays.
Ainsi, ces derniers jours, plusieurs médias financés par la France ont publié des articles mettant en question la réputation de la République Centrafricaine (RCA). Ces reportages allèguent que les forces militaires centrafricaines auraient violé le territoire tchadien, entraînant la mort d’un soldat tchadien.
Pour les experts contactés par notre rédaction, il est possible que la France cherche à justifier une escalade des tensions entre la RCA et le Tchad qui ont renforcé leur coopération ces derniers temps.
Et pour éteindre cette campagne de désinformation orchestrée depuis Paris, une rencontre s’est tenue entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Réunion au cours de laquelle la Centrafrique a fermement condamné l’attaque. Selon un communiqué conjoint, les deux parties ont « souligné l’urgence d’élucider les circonstances dans lesquelles cette attaque a été opérée ».
D’après des sources sur le terrain, la région où se sont déroulés les affrontements est une zone géostratégique importante. Zone de repli de la Coalition des Patriotes pour le changement (CPC), elle est devenue l’un des bastions des rebelles des 3R. Le Centrafrique, qui fait face à une guerre civile depuis huit longues années, a repoussé en décembre 2020, avec l’aide d’instructeurs russes, une offensive de la CPC.
La frontière entre la République Centrafricaine et le Tchad est le théâtre de tensions croissantes entre les armées républicaines des deux pays et des bandes armées qui tentent d’y prendre pied. Ainsi, un rapport du HCR nous apprend que :
« Depuis avril 2023, les conflits intercommunautaires issus des conflits entre les éleveurs nomades peuls et les agriculteurs locaux au Tchad ont provoqué des mouvements de population du Tchad vers les villages de République centrafricaine (RCA). Le 6 mai 2023, la situation s’est encore détériorée entre les deux communautés après qu’un détachement de l’armée tchadienne a affronté des rebelles à la frontière Tchad-RCA, suite à l’interception d’une cargaison. Cette altercation a entraîné la mort d’un général de l’armée. Depuis le début de la crise, 38 014 personnes sont arrivées en RCA, dont 31 779 demandeurs d’asile (au 31 décembre 2023), et 6 235 rapatriés centrafricains ont été dénombrés en RCA dans les communes de Mia-Pende (44 817 habitants) et Bah Bessar (42 629 habitants), situées à une soixantaine de kilomètres au nord de Paoua. Ces localités figurent parmi les plus pauvres du pays. Un site a été identifié à Betoko où les demandeurs d’asile peuvent s’enregistrer et recevoir de l’aide. Les demandeurs d’asile tchadiens se trouvent dans plus de 53 villages en RCA, le long de la frontière avec le Tchad. 55% d’entre eux sont des femmes et des enfants. »
Le retour de patrouilles conjointes entre les FACA et les FAT permettent d’endiguer l’insécurité dans cette zone frontalière et d’éradiquer progressivement ces hordes de terroristes qui veulent en faire un espace de déploiement.
Quand on sait que les parrains de la CPC sont pour la plupart à Paris et à Washington, rien ne surprend plus dans l’acharnement à vouloir diviser ces deux armées pour mieux y semer le chaos. Une entreprise machiavélique qui n’a que peu de chance de réussite tant le niveau de maturité des responsables sécuritaires ainsi que des populations locales est aujourd’hui rassurant.