Par Bienvenu Juvénal Rouheda Yassara
Poète, Slameur et Écrivain
Bangui 30 octobre 2024—(Ndjoni Sango) Bangui, la capitale de la République Centrafricaine, est le théâtre d’une tragédie silencieuse : celle des enfants de la rue. Ces jeunes, souvent livrés à eux-mêmes, vivent dans des conditions de vie exécrables, exposés à la violence, à la faim et à une absence totale de soutien de l’État. La situation est alarmante et nécessite une attention urgente.
Dans les rues de Bangui, on croise des enfants aussi jeunes que cinq ans, errant sans but, souvent affamés et mal habillés. La plupart d’entre eux sont issus de familles désenchantées par des conflits armés, des crises économiques ou des situations de violence domestique. Ils fuient des foyers instables, mais se retrouvent piégés dans un cycle de souffrance et de désespoir.
L’absence d’éducation est l’un des aspects les plus tragiques de leur réalité. Beaucoup ne fréquentent pas l’école, faute de moyens financiers ou d’un environnement propice à l’apprentissage. Les écoles, souvent endommagées ou manquant de ressources, sont inaccessibles pour ces enfants. Ils se retrouvent donc dans une spirale de pauvreté, leur avenir s’assombrissant de jour en jour.
Les témoignages de ces enfants sont poignants. « Je n’ai pas mangé depuis deux jours », confie un garçon de dix ans, assis sur un trottoir à la recherche de quelques pièces pour acheter de la nourriture. « Je voudrais aller à l’école, mais je n’ai pas d’argent pour payer », ajoute-t-il, ses yeux tristes trahissant l’absence d’espoir.
Malgré la souffrance qu’ils endurent, ces enfants font preuve d’une résilience étonnante. Des organisations non gouvernementales tentent d’apporter une aide précieuse en fournissant des repas, des vêtements et des soins médicaux. Cependant, ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur du problème. Les ressources sont limitées, et le soutien de l’État est quasiment inexistant.
Il est impensable qu’un pays puisse laisser ses enfants, qui sont l’avenir de la nation, sombrer dans une telle détresse. Les autorités doivent agir rapidement pour mettre en place des programmes d’assistance sociale, garantir l’accès à l’éducation et protéger les droits fondamentaux de ces enfants.
La situation des enfants de la rue à Bangui est un appel à la solidarité et à la responsabilité collective. Chaque enfant mérite une chance, un foyer aimant, et surtout, un accès à l’éducation. Il est temps d’agir pour que ces enfants puissent rêver d’un avenir meilleur, loin des ombres de la rue. Au secours des enfants de la rue, il en va de l’humanité.
