RCA: quel bilan peut-on faire du projet Maïngo après 3 ans de mise en œuvre?

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Vue d'une école bénéficiaire du projet Maïngo @crédit photo Marly Pala

Par Marly Pala

Bangui 30 octobre 2024—(Ndjoni Sangö): Le projet capital humain Maïngo initié par le gouvernement centrafricain et financé par la Banque mondiale travaille depuis près de trois ans auprès des populations, visant la promotion de l’autonomisation des femmes et filles. Pour cela, une tournée de suivi auprès des bénéficiaires a été organisée dans les différentes structures bénéficiaires dudit projet et également des COGEDES et AME de Bangui, Bimbo et Bégoua. Quel bilan peut-on en faire ?

La République centrafricaine, après plusieurs années de fragilité suite aux multiples crises sécuritaires commence à s’émerger avec l’implantation des projets visant le développement du capital humain.

C’est le cas du projet Maïngo, initié par le gouvernement centrafricain et financé par la Banque mondiale afin de promouvoir l’autonomisation des femmes et filles, l’éducation, la santé mais également le genre à travers ses différentes composantes.

Près de trois d’activités auprès des bénéficiaires, quel bilan peut-on faire de ce projet ? Dans le domaine de scolarisation, plusieurs filles scolarisées ont reçu des bourses d’études répondant à l’une des composantes dudit projet afin de leur faciliter les tâches dans les études.

A l’exemple de Rebecca Ngouloupou et Brenda Ketura Rangba, toutes deux, élèves en classe de 5ème au lycée de la paix de Ngoulekpa de la commune de Bimbo 3 qui affirment que ces bourses leur ont permis de répondre à leurs besoins scolaires.

« Nous étions nombreuses à être retenues pour la perception des bourses octroyées par le projet Maïngo. Cela nous a permis de répondre à nos besoins et a facilité notre vie scolaire puisque nos parents n’ont pas de moyens et certaines d’entre nous ont perdu leurs parents. Donc nous remercions le projet pour cette initiative et demandons que cela perdure pour nous aider à aller de l’avant », témoignent-elles.

Pour Irène Konamna, présidente de l’Association des Mères éducatrices une structure bénéficiaire des fonds du projet Maïngo, l’argent reçu par l’association leur permet de mener des activités génératrices de revenus afin de suivre et encourager les filles-mères qui ont repris le chemin de l’école.

« Nous avons reçu 3.500.000 FCFA du projet Maïngo, ce qui nous a permis de mener des activités génératrices de revenus à travers la location des chaises plastiques, l’achat des seaux pour les travaux et nous comptons construire un petit hangar afin de nous permettre l’abri pour veiller sur les enfants dont les mamans sont en classe. Et pour cette année scolaire qui suit son cours, nous avons pu enregistrer de nombreuses filles-mères qui ont décidé de reprendre le chemin de l’école, ceci grâce à la sensibilisation que nous avons menées auprès des parents », a-t-elle expliqué.

Si le projet Maïngo octroie des bourses et fonds pour les élèves, il procède également à la gestion des infrastructures pouvant favoriser le bien-être des bénéficiaires, comme explique Wilfried Rangba, président du Comité de Gestion des Etablissements Scolaires qui a réhabilité les latrines et refait la peinture et les portes du lycée Ngoulekpa.

« Nous avons reçu 2.000.000 FCFA du projet par la réhabilitation de l’école. Mais le problème est que l’établissement se trouve en plein milieu du public et qu’une clôture est nécessaire pour la protection des élèves et du bâtiment. Je remercie vivement le projet et demande qu’il en fasse davantage », a-t-il expliqué.

Et pour permettre la bonne vie en communauté, ce projet a également initié des mécanismes d’apprentissage des personnes déscolarisées ou encore celles qui n’ont jamais mis pieds à l’école à travers les espaces sûrs et clubs.

C’est le cas des espaces sûrs et clubs des localités de Sakaï 2, Sakpamborla, PK 10 et Bégoua où les apprenants affirment que ces différentes structures d’accueil leur ont permis de mieux savoir comment vivre en société et également de savoir lire, calculer et écrire grâce au programme d’alphabétisation enseigné par les mentors choisis par ledit projet.

Il faut souligner que malgré ces activités menées par le projet Maïngo et appréciées par la plupart des bénéficiaires, plusieurs suggestions ont également été émises en ce qui concerne entre autres, l’insertion des élèves garçons dans le programme d’octroi des bourses, mais aussi la prise en compte des élèves filles du second cycle dans ce programme et également l’élargissement des bâtiments scolaires pour abriter une forte capacité des apprenants. Ce qui est un grand défi à relever pour le projet de capital humain Maïngo.