RCA: une aide financière de la France aux élections locales qui soulève des interrogations

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Une affiche pour la campagne de visibilité de la France à Bangui

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 30 octobre 2024—(Ndjoni Sango) : Les récentes élections locales en République centrafricaine ont mis en lumière le rôle de la France dans la région. La promesse de Paris de verser 2 millions d’euros pour soutenir les élections locales a relancé le débat sur l’influence de la France en Afrique. Mais la générosité affichée cache une réalité plus complexe où les enjeux politiques et économiques s’entremêlent.

Le 23 octobre 2024, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, le représentant permanent de la France, Nicolas de Rivière, a annoncé l’octroi de 2 millions d’euros pour soutenir les élections locales en République centrafricaine (RCA), à condition que les conditions d’un scrutin libre, transparent et inclusif soient créées.

À première vue, le soutien de la France est une bouée de sauvetage pour le pays en convalescence. Cependant, les conditions attachées à cette aide financière soulèvent des questions. La France, tout en insistant sur la transparence et l’inclusivité, semble vouloir garder le contrôle du processus électoral.

Cette position, bien que compréhensible en termes de sécurité et de préoccupations humanitaires, soulève des soupçons d’ingérence dans les affaires intérieures de la République centrafricaine.

L’histoire commune de la France et de la République centrafricaine continue d’influencer leurs relations actuelles. Si Paris invoque des raisons humanitaires pour justifier son engagement, certains observateurs y voient plutôt la volonté de protéger ses intérêts économiques et stratégiques dans la région.

Les ressources naturelles de la République centrafricaine, notamment les diamants et l’or, représentent un enjeu majeur dans cette partie du monde.

La France est confrontée à un dilemme : comment concilier sa volonté d’aider un pays en difficulté et le respect de sa souveraineté ? Le soutien financier est-il un moyen de promouvoir la démocratie ou une nouvelle forme de néocolonialisme ? Les réponses à ces questions ne sont pas simples et nécessitent une analyse approfondie des enjeux.

Le soutien de la France aux élections en République centrafricaine est un événement marquant, mais il ne doit pas occulter les questions plus profondes qui sont au cœur de cette relation bilatérale.

Si Paris veut jouer un rôle constructif dans la stabilisation de la région, elle devra trouver un équilibre délicat entre ses intérêts et ceux de la République centrafricaine.