Par Erick NGABA
Bangui 31 Octobre 2024—(Ndjoni Sango) : Le 28 octobre 2024 à Bangui, le président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadera, a ouvert l’atelier de validation de l’avant-projet de loi portant organisation et fonctionnement de la chambre nationale de la chefferie traditionnelle. Dans son discours, il a rappelé le rôle que joue la chefferie traditionnelle dans le processus de la consolidation de la paix dans le pays.
«Je dois rappeler que les chefferies traditionnelles sont comprises comme des organisations communautaires détentrices et protectrices des valeurs traditionnelles, des us et coutumes reconnus.Elles jouent un rôle social majeur et sont responsables, à plusieurs niveaux, de la cohésion sociale des communautés », a déclaré Faustin Archange Touadera.
Le Président centrafricain a souligné que l’appui et l’influence des chefs traditionnels sont essentiels et déterminants dans le cadre des débats portant sur la vie communautaire, sociale et économique des communautés qu’ils dirigent, plus particulièrement, le rôle et la place de la femme dans la chefferie traditionnelle, en vue des transformations positives et durables.
« Dans le contexte actuel de notre pays qui a longtemps vécu des séries de crises sanglantes ayant entraîné l’effondrement de nos valeurs traditionnelles, fondements sociétaux de la Nation, la chefferie traditionnelle apparaît comme une nécessité et leur revalorisation et redynamisation, essentielles, pour leur ancrage dans la vie communautaire et dans le fonctionnement institutionnel de notre pays », a-t-il renchérit.
En sa qualité de garant du fonctionnement régulier des institutions de la République, le président centrafricain a donc impulsé la restauration et la redynamisation de la chefferie traditionnelle, par la création de la chambre de la chefferie traditionnelle dans la Constitution du 30 août 2023 et son élévation au rang des institutions du pays.
Il faut noter qu’au sens de l’article 177 de la constitution centrafricaine, la chefferie traditionnelle, représentée par la chambre nationale des sultans et chefs traditionnels, participe, dans les conditions déterminées par la loi, aux efforts de développement harmonieux de toutes les régions de la République. Car, elle est chargée notamment de la valorisation des coutumes, la promotion des idéaux de paix, du développement et de la
cohésion sociale, et du règlement non juridictionnel des conflits dans les villages et entre les communautés.
« Cette revalorisation, disais-je, non seulement, constitue l’une des priorités de ma vision politique depuis mon accession à la Magistrature suprême de l’Etat, mais aussi, fait suite à l’une des recommandations du Dialogue Républicain tenu du 21 au 27 mars 2022 et du premier Forum national et régional des leaders traditionnels de la République Centrafricaine, tenu à Bangui, du 29 au 31 mai 2023, avec l’appui déterminant de l’ONU FEMMES », a rappelé Faustin Archange Touadera.
L’avant-projet de la loi organique de cette nouvelle institution en cours d’amendement révèle d’une importance capitale que le président Touadera accorde aux valeurs traditionnelles comme moyens de consolidation de la paix et de la cohésion sociale en République centrafricaine.