RCA: l’impact du retard des enseignants affectés en provinces sur l’éducation des élèves

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Par Naomie BENGUE

Bangui 12 novembre 2024—(Ndjoni Sango) :  La question des retards dans l’affectation des enseignants en province, loin des grandes villes, devient un véritable casse-tête pour les systèmes éducatifs de la République centrafricaine. Ces retards ont des conséquences directes sur la qualité de l’enseignement et, plus grave encore, sur l’avenir des milliers d’enfants qui attendent de pouvoir bénéficier d’une éducation de qualité

Des affectations tardives, une situation récurrente

Chaque année, de nombreux enseignants sont affectés dans des zones rurales et éloignées de la capitale, mais une partie d’entre eux n’arrive pas à destination dans les délais prévus. Ces retards, qui peuvent parfois durer plusieurs semaines, sont causés par une combinaison de facteurs, notamment des problèmes logistiques, un manque de transport adéquat, une gestion administrative inefficace, et situation sécuritaire fragile dans certaines régions du pays.

Pour un certains enseignants, l’affectation en province est synonyme de longues attentes avant de pouvoir commencer leur mission. Ce retard dans le déploiement des enseignants crée un vide dans de nombreuses écoles, alors que les élèves sont impatients de reprendre le chemin de l’école.

Des conséquences dramatiques pour les élèves

L’impact de ces retards se fait immédiatement sentir sur les élèves. De nombreuses écoles se retrouve sans enseignants pendant plusieurs semaine semaines, voire plusieurs mois. Les enfants, qui sont déjà confrontés a des conditions d’apprentissage difficile, sont privés de la continuité pédagogique nécessaire à leur développement.

Dans certaines régions, les élèves sont répartis entre les rares enseignants disponibles, ce qui augmente les effectifs par classe et rend l’enseignement encore moins efficace. Le manque de maîtres qualifiés dans des régions rurales éloignées aggrave les inégalités éducatives entre les zones urbaines et rurales, et contribue à une fracture grandissante dans le système éducatif du pays

Les parents, et les élèves en attente

Les parents, souvent démunis et dans l’incapacité de trouver des alternatives, sont désemparés ‘mon enfant a perdu plusieurs mois d’apprentissage à cause de ces retards.

Il y a eu des moments où l’école était complément fermée parce qu’il n’y avait pas d’enseignant’ déclare une mère d’élève dans la région de Mbaïki, une ville située a quelques certaine de kilomètres de Bangui.

Les enfants, notamment ceux de des zones rurales, sont les premières victimes de ces dysfonctionnements administratifs. Beaucoup risquent de perde une année scolaire entière, avec des répercussions directes sur leurs chances d’avenir, déjà fragilisées par les multiples défis socio-économique.

Un appel a l’action

Face a cette situation préoccupante, des voix s’élèvent pour demander une réforme du système d’affectation des enseignants, ainsi qu’une meilleure planification logistique pour garantir une répartition équitable et rapide des ressources humaine.

Les organisations locales et internationales œuvrant dans le secteur de l’éducation en République centrafricaine soulignent la nécessité d’assurer une plus grande transparence dans les processus d’affectation et de renforcer le soutien logistique dans les zones difficiles d’accès.

« Il est primordial que l’Etat prenne des mesures concrètes pour garantir que chaque enfant, qu’il vive à Bangui ou province, puisse bénéficier d’une éducation de qualité et sans interruption’’, insiste un responsable de l’UNICEF en République centrafricaine, préférant garder l’anonymat.

En attendant, les élèves continuent de patienter, l’espoir d’une année scolaire régulière s’éloignant progressivement, tandis que les défis auxquels le pays doit faire face pour redresser son système éducatif de taille.

La situation des enseignants en province, si elle n’est pas résolue rapidement, pourrait compromettre les efforts pour une éducation pour tous et aggraver les inégalités sociales dans le pays