Par Naomie BENGUE
Bangui 21 novembre 2024—(Ndjoni Sango) : Le président de la République Centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, a lancé un appel pressant aux partenaires internationaux pour renforcer leur engagement en faveur de la lutte contre le VIH/SIDA dans le pays. Dans son discours prononcé le 15 novembre dernier à l’occasion de 10è assemblée générale du Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS), le président a souligné l’importance de l’unité et de la coopération pour faire face à la pandémie et a invité les acteurs de la coopération bilatérale et multilatérale à soutenir les initiatives du gouvernement centrafricain pour une réponse plus efficace aux problèmes liés au VIH.
Par la même occasion, j’invite tous les partenaires de la coopération multilatérale et bilatérale à soutenir, par leurs engagements, cette initiative du Gouvernement pour une réponse à la hauteur des problèmes liés au VIH que rencontre la population centrafricaine, a déclaré le président Touadéra.
Dans ses propos, le chef de l’État a exprimé sa gratitude envers les partenaires historiques de la République Centrafricaine, dont le Fonds Mondial, la Croix-Rouge Française, l’ONUSIDA, l’ONUDC, l’OMS, l’UNFPA, l’UNICEF et la MINUSCA.
Ces organisations, va-t-il précisé, ont toujours fait preuve d’un soutien sans faille dans la lutte contre le VIH, contribuant ainsi à des avancées notables dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH dans le pays.
Touadéra a également annoncé des réformes importantes dans la lutte contre le VIH en Centrafrique. Il a révélé avoir instruit le premier ministre et le ministre coordonnateur du Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS) pour qu’ils mènent des réflexions sur l’élargissement des missions du CNLS.
Ces réformes incluront la définition de grandes orientations stratégiques multisectorielles, le renforcement du cadre légal et éthique, ainsi que la coordination des initiatives nationales de lutte contre la maladie. Le président a insisté sur la nécessité d’intégrer la prévention et le traitement des maladies à transmission verticale du VIH, telles que la syphilis, les hépatites virales B et C, ainsi que les maladies métaboliques et les problèmes nutritionnels chez les personnes vivant avec le VIH.
Ces décisions font suite à des études récentes financées par l’État centrafricain, réalisées dans plusieurs villes du pays, dont Bangui, Bouar, Bossangoa et Bambari. Les résultats ont révélé des taux de prévalence inquiétants, notamment un taux de 4,8 % à Bangui, 5,3 % à Bouar, 0,75 % à Bossangoa et 2,5 % à Bambari pour le VIH/SIDA. Les données ont également révélé une prévalence préoccupante de la syphilis (5,5 %) et des hépatites virales B et C dans ces mêmes régions, des pathologies souvent négligées mais qui restent des défis majeurs pour la santé publique.
Face à ces chiffres alarmants, le président a souligné la nécessité de revoir la stratégie nationale de lutte contre le VIH et les autres maladies associées. Face à une recrudescence des infections, il est crucial d’adopter une nouvelle approche. Comme le disait Francis Blanche : Face à un monde qui change, il vaut mieux penser le changement que de changer le pansement, a déclaré Faustin-Archange Touadéra.
Il a également mis en lumière les nombreux défis auxquels la Centrafrique est confrontée, tels que la rareté des ressources, les effets du changement climatique, les conflits armés, ainsi que la réémergence de pandémies mondiales comme la COVID-19. Dans ce contexte, le président a appelé à un soutien renforcé de la communauté internationale pour faire face aux enjeux de santé publique dans le pays.
En conclusion, le président a réaffirmé l’engagement du gouvernement centrafricain à renforcer la lutte contre le VIH et les maladies connexes, tout en appelant à une mobilisation collective pour faire face à cette crise sanitaire de grande envergure.