Par Marly Pala
Bangui 5 décembre 2024—(Ndjoni Sango) : 5 décembre 2013, 5 décembre 2024, cela fait 11 ans jour pour jour que des milliers de centrafricains se souviennent des douloureux événements, marquant la marche des milices antibalaka sur Bangui afin de faire face aux exactions des rebelles de la Séléka qui avaient pris le pouvoir par un coup d’Etat le 24 mars 2013. 11 ans aujourd’hui, de nombreux centrafricains se souviennent encore de cette journée ensanglantée.
La République centrafricaine a connu en 2013, des périodes sanglantes de son histoire, marquées par les violences armées provoquées par le coup d’Etat de la Séléka et la formation des groupes milices antibalaka. Ces violences combien douloureuses ont plongé le pays dans un chaos sans précédent et provoqué la mort de plusieurs centrafricains.
Aujourd’hui, malgré le retour à l’ordre constitutionnel avec l’avènement des autorités et le retour progressif de la stabilité, beaucoup de centrafricains se rappellent encore de cette journée noire du 5 décembre qui a conduit par la suite à des violences et des crimes, comme témoigne sous l’anonymat, cet homme ayant perdu sa famille lors de l’entrée des miliciens.
« Je ne peux en aucun, oublier cette journée qui est comme un cauchemar pour moi. Car, ces miliciens antibalaka étaient entrés alors que j’étais en service comme gardien de sécurité vers le centre-ville. Vu le climat, je tardais à rentrer et vers les 10 heures du matin, je parvenais à rentrer. J’avais vu le toit de la maison couvert des fleurs de palmes et j’avais demandé ma femme et mes deux enfants, pourquoi ce signe ? Ils m’ont répondu que ce sont les antibalaka qui leur ont dit d’en mettre. Or, nous avons des voisins musulmans qui ont fui les violences à l’arrivée des antibalaka. Peu de temps, les balles sifflotaient de partout et après, ce sont les séléka qui reviennent et sont venus chez moi pendant que je me douchais. Des discussions se font entendre entre eux, puis ma femme qui répondait que ce n’est pas de sa faute. Lorsque que je me précipitais pour sortir, ils ont embarqué ma femme et mes garçons de 15 et 12 ans dans un véhicule tout en me disant de les suivre à l’Hôpital de l’amitié. Chose que j’ai faite avec certains voisins qui ont pris le courage et arriver sur place à l’entrée, j’ai vu le corps de mes garçons et de ma femme longés au sol à l’accueil. J’ai pris le courage d’aller avec les larmes aux yeux afin de demander également qu’on me tue. Ils ont dit que mes familles sont des traîtres et méritent cela parce qu’ils coopèrent avec les antibalaka. Et jusqu’aujourd’hui, ce drame ne me quitte pas encore et chaque le 5 décembre, je m’en souviens toujours », a-t-il témoigné.
Ce témoignage vient après plusieurs autres faits par de nombreuses personnes victimes de plusieurs sortes de violences. Cependant, certains auteurs de ces crimes sont traduits devant la justice, d’autres courent encore.