Par Prince Wilfried NZAPAOKO
Bangui 6 décembre 2024—(Ndjoni Sango) : Les artistes de différentes catégories se plaignent du manque de la volonté dest institutions du pays à financer des projets artistiques nationaux. C’est le cas du festival international Salam d’ici qui se déroule actuellement au centre culturel russe où de nombreuses demandes de financement formulées par les organisateurs sont restées lettres mortes.
Le point de presse du lancement du festival international dénommé Slam d’ici avec comme thématique « Bangui est au cœur du Slam », a été une occasion pour ces artistes Centrafricains internationaux du brassage de la musique à la poésie de mentionner le manque de volonté politique de certains dirigeants à soutenir les projets artistiques.
Lors de cette rencontre, les artistes ont déploré en rappelant la valeur donnée aux artistes internationaux au détriment des artistes locaux quand il s’agit des prestations artistiques. Ils ont également appelé les hauts dirigeants à aimer et à donner de l’importance à l’art musical et aux prestations réalisées par leurs artistes.
Selon le modérateur de cette rencontre, certaines autorités préfèrent plutôt injecter de l’argent dans les projets funestes qui ont des impacts négatifs sur le peuple souverain et la génération future.
« Se précipiter pour financer la rébellion, loger un chef rebelle criminel qui a saigné le sang du peuple pour des intérêts égoïstes dans des hôtels à Bangui ou à l’étranger avec rémunération exorbitante avec la sueur des Centrafricains ; faire venir des artistes internationaux payer son cachet pour des concerts VIP au détriment aux artistes talentueux locaux est depuis toujours une habitude pour certaines institutions et autorités de tutelles. Quel dommage pour ce pays où certains dirigeants méconnaissent l’art! », a déploré Big mélodie artiste slameur et secrétaire
Il a par la suite rappelé les déboires de certains cadres qui détournent de l’argent et financer leur projets funestes.
« Les artistes Centrafricains font toujours face à ce souci majeur du sponsoring dans ce pays. Ce n’est pas le budget qui pose problème, il y a l’argent dans ce pays mais la question qui mérite d’être posée est de savoir si cet argent est utilisé à bon échéance ? Vous et moi, nous sommes censés savoir que dans ce pays, on injecte généralement de l’argent dans des choses qui ne peuvent pas être une visibilité ou une vitrine de ce pays. Regardez un cadre qui ne gagne que 400.000 Fcfa comme salaire et qui construit un duplex sur la colline de Bazoubangui. Cet argent qui serait détourné pouvait servir à financer plusieurs activités artistiques mais malheureusement ce n’est pas le cas », a-t-il dénoncé.
Il a par la fin déploré le manque de volonté de certaines entreprises à financer les projets artistiques et culturels.
« Nous avons des grandes sociétés dans ce pays, des banques qui font sourdes oreilles à financer un projet culturel. Financer un projet ne devrait pas être l’affaire d’un seul individu. Il y a des festivals qui vont jusqu’à 300 à 400 millions et qui sont financés sans problème. Mais lorsque tu apportes un projet artistique, ils n’ont rien à faire avec et le classe dans leurs tiroirs », a-t-il conclu.
Les faits parlent d’eux-mêmes avec comme exemple la première édition du festival international « Slam d’ici », qui a reçu aucun soutien financier ou logistique de la part des autorités compétentes.
Même son de cloche pour les cas de nombreuses déceptions de certains artistes chanteurs et compositeurs qui se sentent délaissés lorsqu’ils adressent un budget pour financer la sortie de leurs clips, album ou encore un concert en faveur de la paix, cohésion sociale et bien d’autres.