Par Erick NGABA
Bangui 9 décembre 2024—(Ndjoni Sango): Le Roi Mohammed VI a nommé Zouhair Chorfi à la tête de l’Autorité Nationale de Régulation de l’Électricité (ANRE). C’est une nomination qui exprime l’engagement royal à réguler l’ensemble du secteur énergétique du Maroc.
Afin d’accompagner la transition énergétique du Maroc, le Roi Mohammed VI veut à travers cette nominationtransformer l’ANRE en un acteur clé dans la gouvernance du secteur de l’énergie.
A cet effet, il a donné des instructions permettant d’élargir les missions de l’organe qui va réguler toutes les composantes du secteur énergétique marocain, dontl’électricité, le gaz naturel, l’hydrogène vert et les énergies renouvelables.
C’est une réforme qui s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la souveraineté énergétique du pays, tout en garantissant sa compétitivité sur la scène internationale.
Le Maroc a amorcé une transformation majeure de son secteur énergétique, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI. Car la vision royale est de faire du Maroc un acteur incontournable de la transition énergétique mondiale, mettant un accent particulier sur l’indépendance énergétique et la durabilité.
C’est ce qui explique cette réforme de l’ANRE qui est érigée désormais en un super régulateur du secteur énergétique. Cette refonte vise donc à faire face à la maturité croissante du secteur énergétique marocain exigeant une régulation adaptée à l’évolution des besoins et des défis mondiaux.
L’ANRE, un secteur en plein développement
Dans les énergies renouvelables, le Maroc enregistre une avancée significative. 45 % du mix électrique du Royaume provient déjà des énergies renouvelables, un objectif qui avait été initialement prévu pour 2030. Ce chiffre devrait atteindre 56 % d’ici 2027, ce qui place le Maroc en avance sur ses objectifs en matière de transition énergétique.
Cette refonte de l’ANRE est donc d’une importance capitale pour accompagner cette dynamique, avec un élargissement de ses attributions pour inclure l’ensemble des composantes du secteur, à savoir le gaz naturel, l’hydrogène vert et les énergies renouvelables.
L’une des clés de la réforme est la diversification énergétique du Maroc. En plus des énergies renouvelables, le Royaume met désormais l’accent sur l’intégration du gaz naturel et de l’hydrogène vert.
Cette diversification vise à garantir une indépendance énergétique, tout en renforçant la compétitivité du Royaume sur le marché mondial. L’hydrogène vert, en particulier, devient un domaine stratégique pour le Maroc, qui ambitionne de se positionner comme un hub international pour cette énergie propre.
Dans ses ambitions, le Maroc a d’ores et déjà réalisé d’importants progrès dans le domaine des énergies renouvelables. À fin 2023, le Royaume dispose d’une capacité installée de 4.600 MW en énergies renouvelables, dont 1.771 MW en hydroélectricité, 1.430 MW en éolien et 830 MW en solaire.
En outre, une capacité de production de 3.000 MW supplémentaires est prévue d’ici 2030, consolidant ainsi la position du Maroc comme un leader régional et mondial dans le secteur de l’énergie verte.
Ces progrès s’accompagnent d’une réduction significative de la dépendance énergétique, passant de 98 % en 2008 à 89 % en 2024. Les investissements dans les énergies propres ont été multipliés par quatre, atteignant 15 milliards de dirhams par an entre 2024 et 2027, selon le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Ces chiffres témoignent de l’ambition du Maroc de devenir une référence mondiale dans le domaine des énergies renouvelables.
Comme un acteur central dans la configuration énergétique mondiale, le Maroc ne se contente pas d’être un simple producteur d’énergie. Il joue également un rôle stratégique dans la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement énergétiques mondiales.
Grâce à ses interconnexions électriques avec l’Europe et ses projets de gazoducs, le Royaume est au cœur des flux énergétiques entre l’Europe, l’Afrique et le bassin atlantique. Il est le seul pays africain connecté à l’Europe en électricité et en gaz, un atout majeur pour le Green Deal européen et le gazoduc Nigeria-Maroc.
L’hydrogène vert représente l’une des priorités stratégiques du Maroc. Dans cette optique, le Roi Mohammed VI a donné des orientations claires pour positionner le Royaume comme un leader mondial dans ce domaine. Le Maroc se classe parmi les trois premiers pays au monde pour la production d’hydrogène vert à bas coût, selon l’IRENA (International Renewable Energy Agencya).
L’infrastructure énergétique de pointe, la position géostratégique du Royaume et ses capacités compétitives de production font de l’hydrogène vert un levier pour renforcer la compétitivité énergétique et développer des partenariats internationaux solides.
Selon sa position géostratégique, le Maroc bénéficie d’une position unique, entre l’Europe, l’Afrique et l’Atlantique qui lui permet de jouer un rôle clé dans le développement durable à l’échelle mondiale.
Le pays s’impose ainsi comme un acteur incontournable dans la transition énergétique mondiale, avec des atouts majeurs dans le solaire, l’éolien et l’hydrogène vert. L’offre énergétique du Maroc, conforme aux normes environnementales internationales, est un catalyseur pour les investissements étrangers et un gage de durabilité.
Aujourd’hui sur le plan internationale, le Maroc est reconnu pour son leadership en matière d’énergie verte. Selon le Renewable Energy Country Attractiveness Index, le Royaume est classé premier en Afrique en termes d’attractivité pour les investissements dans les énergies renouvelables.
Par ailleurs, il a été élu parmi les cinq connecteurs mondiaux les plus importants par Bloomberg, confirmant ainsi son rôle de connecteur énergétique stratégique entre l’Europe, l’Afrique et le reste du monde.