Par Erick NGABA
Bangui 26 décembre 2024—(Ndjoni Sango): Le lundi 23 décembre 2024 au Palais Royal à Casablanca au Maroc, le Roi Mohammed VI a présidé une importante séance de travail consacrée à la question de la révision du code de la famille. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du Cabinet Royal, selon lequel, il a appelé le Conseil supérieur des Oulémas à poursuivre la réflexion et à adopter l’Ijtihad constructif en vue d’approfondir la recherche au sujet des problématiques du Fiqh liées aux évolutions que connaît la famille marocaine.
Cette séance de travail a permis au Souverain marocain de charger le gouvernement de communiquer avec l’opinion publique et de la tenir informée des nouveautés de cette révision. C’est pourquoi, lors de cette séance, le ministre de la justice, Abdellatif Ouahbi, membre de l’Instance chargée de la révision du code de la famille, a présenté devant le Roi, un exposé sur la démarche et la méthodologie de travail de l’Instance, particulièrement les séances d’écoute et d’audition organisées par l’Instance ainsi que les plus importantes propositions qui en ont découlé, qu’elle a incluses dans son rapport précité.
En sa qualité de membre du conseil supérieur des Oulémas, e ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a exposé, les conclusions de l’avis du Conseil qui ont établi le fondement légal essentiel de certaines propositions de l’Instance et pris en compte le principe de la Maslaha pour trouver des solutions conformes à la Charia concernant d’autres propositions.
C’est une occasion pour lui de mettre en valeur la capacité de l’Ijtihad constructif dans la déduction des règles de la Charia, le juste milieu et la modération de l’Ecole marocaine du Fiqh, qui puise ses fondements dans les constantes religieuses du Maroc.
C’est pourquoi, le Roi Amir Al-Mouminine a appelé le Conseil supérieur des Oulémas à poursuivre la réflexion et à adopter l’Ijtihad constructif sur la question de la famille, à travers la création d’un cadre approprié au sein de sa structure, en vue d’approfondir la recherche au sujet des problématiques du Fiqh liées aux évolutions que connaît la famille marocaine.
Par la même occasion, le Roi a chargé le chef du gouvernement et les ministres de communiquer avec l’opinion publique et de la tenir informée des nouveautés de cette révision, dont le gouvernement veillera à élaborer et formuler dans le cadre de l’initiative législative, ceci conformément aux dispositions constitutionnelles y afférentes.
A propos de la phase législative de la révision de ce code de la famille, et les discussions et votes qui s’ensuivront dans les deux Chambres du Parlement, le Roi a rappelé les référentiels et les fondements devant l’encadrer, tels que contenus dans la lettre royale précitée.
Il s’agit donc des principes de justice, d’égalité, de solidarité et de cohérence prônés par la Sainte religion de l’Islam, ainsi que des valeurs universelles émanant des conventions internationales ratifiées par le Maroc.
Par ailleurs, le Roi a souligné la nécessité de garder à l’esprit la volonté de réforme et d’ouverture sur le progrès, à travers le lancement de cette initiative de réforme, vingt ans après la mise en œuvre du code de la famille, et de garantir la protection de la famille sur les plans juridique, social et économique.
Il a également insisté sur l’impératif de percevoir la teneur de la réforme dans un cadre de complémentaritéqui constitue la “cellule de base de la société”. Cela implique de veiller à l’élaboration de tout ce qui précède sous forme de règles juridiques claires et intelligibles, afin d’éviter les lectures judiciaires contradictoires et les cas de conflit dans leur interprétation.
Il faut dire que cette séance de travail intervient après que l’Instance chargée de la révision de ce code de la camille a soumis au Roi Mohammed VI, suite à la fin de sa mission dans le délai imparti, un rapport comportant plus de 100 propositions d’amendement, après que le Roi Amir Al-Mouminine a voulu saisir le Conseil supérieur des Oulémas à propose de certaines propositions relatives à des textes religieux au sujet desquelles le Conseil a émis un avis légal.
Elle intervient également après que le Souverain marocain a procédé aux arbitrages nécessaires quant aux questions à propos desquelles l’Instance a émis plus d’un avis ou celles dont la révision a nécessité le recours à l’avis de la Charia.
Ces arbitrages du Roi ont donné la priorité aux choix qui cadrent avec les référentiels et les finalités définis dans la Lettre royale adressée au chef du gouvernement, ainsi que ceux fixés par les normes régissant l’action de l’Instance, à leur tête la norme de “Ne pas interdire ce qui est autorisé, ni autoriser ce qui est prohibé”.