Par Mamadou NGAINAM
Bangui 27 décembre 2024—(Ndjoni Sango) : Les prestations sanitaires de l’époque est celles de nos jours sont tellement différentes, en ce sens que certains membres du personnel soignant manquent d’éthique professionnelle dans l’exercice de leur profession. Des internes, des sages-femmes qui se transforment en pharmaciens avec la vente des médicaments, le choix des patients à travers le monnayage sont entre-autres les constats déplorés par les Centrafricains dans les centres hospitaliers urbains de la place.
Sauver des vies humaines en donnant le meilleur d’eux-mêmes ; ne pas faire la distinction entre les patients, soigner un patient sans réclamer de l’argent avec ses parents, protéger l’identité du patient concernant sa maladie, sont là quelques mots, engagements prononcés par les personnels soignants lors de la prestation d’hypocrate. Mais on se rend compte avec amertume que ces mots récités ne sont pas du tout associés à l’acte, ce qui est bien dommage !
Il suffit juste de faire le tour des hôpitaux publics pour se rendre compte que beaucoup de patients qui meurent sont parfois du à cause du manque de traitement ou encore du retard dans la prise en charge.
A cela s’ajoute également le programme de la gratuité des soins initiés par les autorités compétentes en faveur de la population où certains médicaments sont donnés gratuitement aux patients et que cela freine le petit commerce des infirmiers qui ont toujours des médicaments dans la poche de leur blouse.
Selon un personnel soignant à la retraite, certains infirmiers privilégient l’argent en contrepartie de leur service de soin.
« Je suis très déçue de la prestation des soins actuellement surtout dans les hôpitaux publics. On emmène un malade et les infirmiers sont là à observer en disant qu’ils ne sont pas de service ce jour. Si tu veux que ton parent soit rapidement soigné, il suffit juste que tu joues le jeu en utilisant tes relations ou bien en donnant de l’argent à l’infirmier afin qu’il soit au chevet de ton malade. Ces cas de non-assistance sont partout même dans les maternités où une femme qui donne la vie est allongée sur la table banc avec les douleurs sans être consultée », a déploré une ancienne major de l’hôpital communautaire en retraite qui requiert l’anonymat.
Elle a par la suite mentionné le fait que certains docteurs offrent un meilleur soin dans leur clinique privée contrairement dans les centres hospitaliers publics.
« L’autre phénomène qu’on peut encore signaler et dénoncer est celui de certains docteurs spécialistes, qui souhaiteraient traiter les malades dans leur propre clinique privée. Tu te rends à l’hôpital pour te faire soigner et tu te rends compte que le traitement n’est pas le cas par rapport à tes attentes. Tu vas rentrer chez toi en étant toujours malade, il te dit de te faire suivre dans sa clinique où il est associé avec les autres docteurs. Alors je me, demande si ce n’est pas une stratégie pour eux de se faire plus d’argent en évitant de donner le meilleur d’eux même pour sauver des vies humaines. A ce rythme quel serait alors le sort des pauvres qui n’ont pas les moyens de se faire traiter normalement dans ces cliniques où les frais de consultation ne sont pas à leur porté ? », s’est-elle interrogée.
Ce phénomène où certains personnels soignants mettent l’argent avant les soins, est une hémorragie qui devrait normalement alerter les autorités sanitaires afin que des mesures nécessaires soient prises pour barrer la route à cette situation alarmante. Avec cette allure, les pauvres auront-ils la chance de se faire soigner en fonction de leur moyen ?