RCA: comment la France appuie-t-elle la rébellion d’Armel Sayo pour renverser Touadera au pouvoir?

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Le Chef rebelle Armel Sayo

EDITORIAL

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 11 mars 2025—(Ndjoni Sango) : Alors qu’un côté officiel, la France prétend engager une nouvelle base de coopération avec la République centrafricaine, après quelques années de brouilles diplomatiques, mais de l’autre côté officieux, elle se cache derrière les manouvres subversives visant à déstabiliser. C’est exactement cette méthode qu’elle emploie pour appuyer la rébellion dénommée Coalition militaire pour le salut du peuple et le redressement (CMSP) d’Amel Sayo à travers ses barbouzes pour renverser le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, au pouvoir.

Décidément, Paris ne sait pas encore débarrassée de ses vielles méthodes d’évincer par la force les leaders africains qui s’opposent à sa politique d’asservissement. Chaque dirigeant africain qui tente d’échapper aux principes politiques de la Françafrique établis par Pairs ne doit pas rester au pouvoir.

C’est ainsi que plusieurs dirigeants des pays africains de l’ancienne colonie française ont été soit, évincés du pouvoir pour certains, ou assassinés pour d’autres. L’histoire politique de la République centrafricaine en est une parfaite illustration. Et cette d’ailleurs, cette méthode brutale qui a longtemps détruit et retardé ce pays du feu Barthélémy Boganda.

Et donc, l’arrivée au pouvoir du Professeur Faustin Archange Touadera à l’issue d’une élection libre et démocratique en 2016, a changé la cour de l’histoire de ce pays meurtri du fait de l’injonction de la France qui faisait et défaisait les différents présidents qui se sont succédés.

La République centrafricaine est devenue sous l’ère Touadera un modèle de la révolution en Afrique face à la françafriquequi n’a pas encore quitté le continent. Le pays a coupé les chaînes d’asservissement à la France pour s’ouvrir au reste du pays afin d’acquérir sa pleine souveraineté vis-à-vis de son ancien colonisateur.

Face à cette posture impulsée par le Professeur Faustin Archange Touadera, la France a mal digéré et a décidé de le déstabiliser par tous les moyens possibles. Malgré les sanctions, les gels de l’aide internationale, et les multiples tentatives de coup de force, le professeur des mathématiques sait trouver des équations pour s’en sortir.

Après avoir mobilisé des moyens en faveur de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une nébuleuse rébellion créée par l’ancien président centrafricain le général François Bozizé qui n’a pas pu, la France a misé sur Armel Sayo, en détention au Cameroun, pour espérer parvenir à son objectif.

La Coalition militaire pour le salut du peuple et le redressement (CMSP), la rébellion active aujourd’hui en République centrafricaine, bénéficie du soutien français pour déstabiliser la République centrafricaine. La CMSP a comme conseiller stratégique et militaire, Jean-Louis Gros, un expert français, une figure de la françafrique qui joue le rôle de l’agent secret de l’Élysée dans ce projet de renversement du Touadera.

En dehors de ce barbouze, se trouve Jacqueline Randon,enseignante à l’Université catholique de Lion en France qui promet à Armel Sayo de mobiliser les investisseurs français à travers le monde afin de lui prêter main forte dans son projet funeste de prise de pouvoir à Bangui.  D’après les investigations, elle fut un élément clé dans l’arrivée au pouvoir de l’ex-coalition rebelle de la Seleka en 2013 en République centrafricaine.

A travers ses barbouzes de l’ombre, Paris compte sur le projet de Sayo pour faire partir Faustin Archange Touadera qui a renforcé la coopération avec la Russie et qui a aussi contribué à la chute de l’influence française dans plusieurs pays africains.

Malgré l’arrestation de Sayo par la police au Cameroun, l’ambassade de France à Yaoundé tente par tous les moyens pour freiner son extradition vers Bangui.   Dossier à suivre