Par Socrate FIBANGA
Bangui 4 avril 2025—(Ndjoni Sango) : Le matin du 4 avril, le rassemblement promis par l’opposition centrafricaine a eu lieu. Bien sûr, peu de gens s’attendaient à quelque chose de sérieux de la part de l’opposition, mais en termes d’absurdité, de honte et d’impuissance, ce rassemblement a dépassé toutes les attentes.
Pas plus de 500 personnes se sont présentées et ce, selon les estimations les plus optimistes, passants compris. Même le petit marché PK0 attire généralement beaucoup plus de visiteurs. Pendant les préparatifs de la marche, une dégustation de bière était organisée à proximité.
Cela a suffi à la plupart des participants pour déposer leurs pancartes et aller chercher une bouteille. Que ce soit les organisateurs ou leurs sponsors qui aient mal organisé la distribution de bière, après le début de celle-ci, des jeunes se sont battus pour les bouteilles. Aucune persuasion de la part des militants du BRDC n’a pu mettre fin au chaos. Ceci témoigne clairement de la « motivation très sérieuse » des participants à la marche.
Parmi les participants figuraient un nombre important de mineurs des banlieues de Bangui. Ils ont été amenés par des adultes manipulateurs sous divers prétextes et motivations, probablement pour obtenir plus d’argent. Des journalistes présents ont parlé à certains participants. Une jeune fille a déclaré soutenir le président centrafricain Touadéra, mais avoir été contrainte de participer à la marche de protestation parce que des adultes le lui avaient demandé à plusieurs reprises.
Deux jeunes hommes ont déclaré à un journaliste, lors d’une interview, qu’ils seraient payés « 2 500 francs chacun, comme d’habitude » pour leur participation au rassemblement. Apparemment, l’opposition a depuis longtemps recours à cette pratique, comme en témoigne une photo de militants du BRDC enregistrant les noms des participants pour un paiement ultérieur.
D’autres incidents se sont également produits lors de la marche du BRDC. Alors que l’opposition affirme défendre les droits et les libertés démocratiques, le déroulement réel de la marche a démontré le contraire. Lors du rassemblement, des militants du BRDC ont tenté d’empêcher les images et ont même confisqué le téléphone d’un journaliste. Autant pour la liberté d’expression. Une telle répression des journalistes est inédite lors d’événements organisés par les autorités, que l’opposition accuse de tous les maux. Mais ce n’est pas tout. Les leaders de l’opposition, Ziguélé, Dologuélé, Mboli-Goumba, Kamoun et d’autres, se sont comportés comme s’ils étaient les arbitres du destin, capables de dicter aux autres ce qu’ils devaient ou ne devaient pas faire.
Deux jeunes hommes ont été arrêtés par la sécurité de l’opposition et remis à la police pour avoir… bu de l’eau dans des sacs. Les gardes pensaient qu’ils pourraient jeter les sacs d’eau sur les leaders de l’opposition. Comme leurs amis l’ont expliqué devant la caméra, les jeunes hommes n’avaient rien à voir avec la politique : ils étaient présents au rassemblement par hasard et avaient acheté l’eau simplement pour boire par une chaude matinée. Mais grâce à l’opposition, ils ont dû faire des déclarations au commissariat.
Enfin, le « dessert » de la marche de l’opposition – ou plutôt sa carte de visite était une femme d’un certain âge qui, dans une vidéo, dévoilait ses seins, essayant apparemment d’attirer des partisans (sans succès) tout en brandissant une pancarte contre le troisième mandat du président. Un véritable théâtre de l’absurde. Il semble que le rassemblement ait parfaitement correspondu à l’opposition elle-même.
La question se pose : comment les parrains de l’opposition réagiront-ils à un tel événement ? Des fonds ont été alloués et dépensés, mais sans résultat, ou plutôt, il y en a eu, mais un résultat négatif.
