Par Mamadou NGAINAM
Bangui 22 Avril 2025—(Ndjoni Sango) : L’Iran a clairement proféré une menace déconcertante au début de la guerre entre Israël et le Hamas. Une menace selon laquelle si Israël ne cédait pas à Gaza, Téhéran fermerait le détroit de Gibraltar, ce vaste passage maritime séparant l’Afrique de l’Europe et reliant la Méditerranée à l’Atlantique.
A cette époque, personne ne prenait au sérieux cet avertissement car, ni l’Iran ni aucun de ses alliés connus ne disposaient d’aucune présence militaire à proximité du détroit pour pouvoir mener une telle opération. Mais, aujourd’hui, cette menace se pointe á l’horizon.
A cet effet, un nouvel article du Washington Post sur le Hezbollah révèle un détail important sur cette menace : L’Iran « a formé des combattants du Front Polisario, un groupe militant basé en Algérie qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, dont des centaines sont aujourd’hui détenus par les nouvelles forces syriennes ».
D’après, Washington Post l’Iran s’appuie fréquemment sur le Hezbollah pour former ses autres forces alliées. Il note à cet effet, la présence du Polisario en Syrie, combattant pour le compte du régime déchu de Bachar el-Assad, soutenu par Téhéran, qui témoigne de son rôle de mandataire iranien. En 2020, les États-Unis ont reconnu le Sahara occidental comme territoire marocain, rejetant ainsi la demande de sécession du Polisario.
Les liens entre l’Iran, le Polisario et le Hezbollah
Ce qu’il faut noter, les liens entre ces trois alliés ne sont nouveaux. Car, en 2018, le Maroc a accusé Téhéran de fournir un soutien financier et logistique au groupe Polisario par l’intermédiaire du Hezbollah, mandataire libanais de l’Iran.
« Ce mois-ci, le Hezbollah a envoyé des missiles (sol-air) SAM9, SAM11 et Strela au Polisario avec la complicité de l’ambassade d’Iran à Alger », a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
A la suite à cet incident, Rabat a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran. En 2022, un représentant du Front Polisario a affirmé que l’Iran appuyait le groupe avec des drones kamikazes.
C’est pourquoi, quelques semaines plus tard, le représentant du Maroc auprès des Nations Unies a présenté des images confirmant que l’Iran et le Hezbollah avaient fourni au Polisario des « armes sophistiquées, dont des drones iraniens ». En janvier par exemple, des vidéos faisant buez sur les réseaux sociaux simulaient une attaque du Polisario contre le Maroc à l’aide de drones.
L’Algérie considérée comme le principal soutien du Polisario
En tant que principal allié direct, l’Algérie finance le Front Polisario, avec des armes, délivre des passeports à ses membres et héberge ses dirigeants dans les camps de réfugiés de Tindouf, près de sa frontière avec le Maroc. Car, le Polisario bénéficie d’un soutien important du régime algérien, qui l’utilise pour faire pression sur le Maroc.
On se rappelle encore qu’en novembre 2025, le Polisario a tiré des roquettes lors d’une fête commémorant la « Marche verte » de 1975 au Maroc, ayant vu 350 000 Marocains pénétrer sur le territoire pour chasser les troupes espagnoles, qui colonisaient le territoire depuis 1847. Conséquences, les projectiles ont atterri près de la frontière algérienne. Ainsi, les médias marocains ont rapporté à cette époque que « l’attaque du Polisario avait été lancée depuis l’intérieur du territoire algérien ».
Les liens du Polisario avec des groupes extrémistes sont révélés profonds. Cela peut être attesté par le fait qu’Adnan Abou al-Walid al-Sahrawi, djihadiste notoire et ancien émir de l’État islamique au Sahel, ayant occupé un poste important au sein du Polisario.
En 2021au Mali, il a été tué par les forces françaises. Son histoire révèle comment Tindouf est devenue une plateforme d’organisations des militantss extrémistes et un centre de recrutement djihadiste transfrontalier pour Al-Qaïda au Maghreb islamique et l’État islamique.
« Depuis la création des camps, les dirigeants du Polisario ont empêché des groupes d’enfants de terminer leur scolarité, les forçant à suivre un entraînement militaire et à participer à des actions armées. », a déclaré au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies une ONG basée à Genève.
Le rapport de cette organisation a accusé le groupe d’exploiter systématiquement des milliers de mineurs à des fins politiques et militaires.
L’ouverture d’un consulat des États-Unis au Sahara occidental face au Polisario signé comme groupe terroriste
Afin de renforer l’engagement des États-Unis envers la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, l’administration Trump devrait agir sussitot possible pour ouvrir le consulat américain promis à Dakhla. Aussi, les États-Unis devraient envisager de désigner le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère.
Bénéficiant des financements et des entraînements iraniens, le Polisario cible les civils et les forces de sécurité marocains. Ces actions sont dirigées contre le Maroc, un allié clé des États-Unis en Afrique du nord.
Par ailleurs, le Polisario entretient également des liens étroits avec des réseaux djihadistes à travers l’Afrique qui menacent les intérêts américains et la stabilité régionale.