RCA: les binationaux désormais inéligibles à la présidentielle

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Les leaders de la plateforme politique BRDC

EDITO:

Par Erick NGABA

Bangui 28 Avril 2025—(Ndjoni Sango) : En République centrafricaine, la question de la double nationalité est au cœur des débats à l’approche des élections présidentielles prévues pour la fin de l’année 2025. La Constitution de 2023 stipule que seuls les Centrafricains d’origine, n’ayant que la nationalité centrafricaine, peuvent se présenter à la présidence.

Cette disposition exclut de facto les candidats binationaux, les obligeant à renoncer à leur seconde nationalité pour être éligibles. C’est une mesure qui vise à garantir une gestion publique cohérente et à éviter les conflits d’intérêts potentiels. Il n’est pas question d’écarter des adversaires politiques, comme les hommes politiques binationaux tentent de véhiculer la désinformation sur cette question.

Car cette mesure suscite des réactions contrastées. L’opposition, regroupée au sein du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), la considère comme une tentative d’exclusion des leaders politiques. Certains estiment que cette disposition permet d’affirmer la souveraineté de la République centrafricaine sur le plan politique, où celui qui est appelé á diriger ne doit pas avoir une autre nationale.

Sous d’autres cieux, des exemples comme celui de Tidjiane Thiam, homme politique franco-ivoirien ayant renoncé à sa nationalité française pour se présenter à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, sont cités pour illustrer les choix auxquels sont confrontés les leaders binationaux en Afrique.

Le moins que l’on puisse dire est que la question de la double nationalité en Centrafrique est un sujet complexe, mêlant considérations juridiques, politiques et identitaires, et qui continuera sans doute à alimenter les débats à l’approche des élections de fin 2025. Car, de nombreux leaders politiques, notamment ceux au sein du BRDC, sont pour la plupart des binationaux.

La présidentielle en République centrafricaine est prévue en décembre 2025. Et ceux-là qui la double ou triple nationale, doivent s’apprêter à renoncer leur autre nationale pour en être éligible. Car, la constitution centrafricaine du 30 Août 2023, en son article 67 est bien claire :

« Le candidat à l’élection présidentielle doit ‘être Centrafricain d’origine et n’ayant que la seule nationalité centrafricaine »

A ce niveau, ceux qui n’envisagent pas de renoncer à leur deuxième nationale se voient déjà écartés de la carte à la présidentielle du décembre 2025.

Vont-ils renoncer à leur deuxième nationalité pour se présenter à cette élection, ou bien ne vont-ils pas tout simplement se présenter à ce scrutin pour sauvegarder leur seconde nationale qui leur est si chère ? La question reste posée.