EDITO
Par Erick NGABA
Bangui 8 mai 2025—(Ndjoni Sango) : Les autorités centrafricaines ont pu finalement obtenir l’extradition du chef rebelle de la Coalition militaire de salut du peuple et de redressement (CMSPR), Armel Sayo, quatre mois après les tractations, du fait de la pression des autorités françaises qui se sont opposées à son transfert de Yaoundé vers Bangui.
L’extradition de ce chef rebelle centrafricain a suscité des tensions diplomatiques entre la République centrafricaine, le Cameroun et la France.
Arrêté le 17 janvier 2025 à l’aéroport international de Douala, Sayo était recherché par les autorités centrafricaines pour des accusations de crimes de guerre et de tentative de coup d’État. Le gouvernement centrafricain a pu aujourd’hui obtenir son extradition, la considérant comme un signe de coopération régionale renforcée en matière de sécurité avec le gouvernement camerounais.
Cependant, malgré les démarches diplomatiques de Bangui, notamment la visite du Directeur Général de la Police Nationale centrafricaine, le Général Bienvenu Zokoué, au Cameroun, les autorités camerounaises ayant reçu la forte pression de l’ambassade de France à Yaoundé n’ont pas voulu au début, accéléré le dossier d’extrader Sayo vers la République centrafricaine.
Cette situation a également provoqué des tensions avec la France. Les médias ont même dénoncé que Paris exerçait des pressions sur Yaoundé pour obtenir l’extradition de Sayo plutôt vers la France.
En réponse, l’ambassade de France à Bangui a dans un communiqué laconique démenti ce qu’elle qualifiait d’allégations, soulignant que la France n’exercerait aucune pression sur les autorités camerounaises et respecterait la souveraineté du Cameroun.
Sur cette tension diplomatique, l’Observatoire centrafricain de justice transitionnelle avait exprimé son soutien à l’arrestation de Sayo, appelant à une coopération entre les autorités camerounaises et centrafricaines pour son extradition, afin de permettre une enquête judiciaire transparente.
Bien que l’arrestation d’Armel Sayo ait été saluée comme un signe de coopération régionale, son extradition a révélé des divergences diplomatiques entre les pays concernés allumées par l’ingérence de Paris dans le dossier, mettant en lumière les défis liés à la coopération judiciaire internationale en Afrique centrale.