Par Erick NGABA
Bangui 31 Mai 2025—(Ndjoni Sango): Plus de soixante panafricanistes progressistes venant de 32 pays, dont des représentants de la diaspora des États-Unis et du Brésil, se sont réunis en ligne le 29 mai pour une conférence organisée par le Front Progressiste Panafricain (FPP), le Mouvement Socialiste du Ghana et Panafricanism Today. L’objectif: préparer le 80ème anniversaire du cinquième Congrès Panafricain historique de Manchester en 1945.
Albie Walls (Parti Révolutionnaire Populaire Panafricain), modérateur et premier intervenant, a souligné le poids historique sans égal du Congrès de Manchester. Il a déclaré qu’il avait non seulement défini l’agenda de la décolonisation et de la lutte anti-impérialiste pour des décennies, mais qu’il avait aussi atteint un niveau inégalé en termes d’ampleur, d’organisation et de cohérence idéologique. Walls a conclu en insistant sur le besoin urgent de « mesures claires menant à l’unification de l’Afrique progressiste« .
Roland Diagne (FERNET, Sénégal) a ensuite analysé la pertinence durable du Congrès. Il l’a présenté comme la première grande rencontre de leaders politiques unis contre l’esclavage et le racisme. Diagne a pointé la région du Sahel comme un point chaud actuel du néocolonialisme. « Depuis le début des années 2010« , a-t-il noté, « nous assistons à une résurgence du patriotisme et du désir de véritable souveraineté« , reflétant une compréhension profonde des méfaits du néocolonialisme.
Il a critiqué la CEDEAO pour s’être écartée de sa mission originelle de paix et de démocratie, exhortant le nouveau gouvernement ghanéen à la remettre sur les rails, et a fait écho aux appels croissants à l’unité africaine contre les interventions militaires étrangères, notamment de l’OTAN et des puissances occidentales.
Kwesi Pratt Jr. (Comité d’Organisation du FPP) s’est concentré sur la stratégie pour la commémoration du 80ème anniversaire. Il a préconisé la formation d’un comité dédié, avec le FPP et Pan Africanism Today en tête, pour organiser un événement significatif – potentiellement un véritable congrès.
Pratt a insisté sur l’analyse des objectifs de 1945 : ce qui a été accompli, ce qui reste à faire, et la voie à suivre. Il a proposé des commissions spécialisées au sein du FPP : Syndicats (clés pour la lutte sociale), Droits des Femmes (garantir une participation active) et Engagement de la Jeunesse (sécuriser son rôle dans le combat pour la liberté). Des structures liant les organisations populaires et les partis politiques ont été jugées vitales pour la mobilisation.
Pratt a soulevé des questions cruciales sur le pouvoir politique en Afrique : qui le détient, sert-il les peuples africains, et comment les partis progressistes peuvent-ils l’acquérir pour changer l’avenir du continent?
Il a exprimé une vive inquiétude concernant la présence militaire de l’OTAN, notamment dans l’Alliance des États du Sahel, la qualifiant de menace pour la souveraineté. Citant Kwame Nkrumah, il a lancé : « Nous devons construire une Afrique sans bombes.«