Par Mamadou NGAINAM
Bangui 11 Juin 2025—(Ndjoni Sango) : Dans une lettre adressée le 5 juin 2025, la Synergie Centrafricaine interpelle ambassadeur de France à Bangui, Bruno Foucher, sur l’affaire Armel Sayo. Le chef rebelle du CMSPR et ancien ministre, a été arreté le 17 janvier 2025 à Douala au Cameroun, sous mandat d’arrêt international émis par la justice centrafricaine.
Armel Sayo possède la nationalité française dont il revendique et avait tenté de gagner la France après son arrestation. Les autorités camerounaises l’ont remis aux autorités centrafricaines dans la soirée du 5 mai 2025. Dans cette affaire sensible, l’ambassade de France est épinglée par les organisations de la société civile centrafricaine.
Dans un courrier, la Synergie Centrafricaine dirigée par Koï Euloge Doctrouvé, a exprimé de vives inquiétudes quant à un soutien financier de ressortissants français pour mener ses opérations de déstabilisation de la RCA.
Le document cite nommément le député Laurent Wauquiez, l’ex-militaire Michael Jean-Louis Gros et Jacqueline Randon parmi les Français soutenant les projets Sayo de renversement de l’ordre constitutionnel en Centrafrique.
Selon la Synergie, ces faits « soulèvent de sérieuses questions sur l’implication des autorités françaises et de certains représentants français dans la déstabilisation » de la Centrafrique. Dans sa lettre, la Synergie Centrafricaine formule trois demandes d’éclaircissements, qu’elle juge essentielles pour la transparence bilatérale:
«1. Quelle est la position de la France sur les activités d’Armel Sayo, notamment ses liens avec les services de renseignement français ? 2. Quelles mesures ont été prises par les autorités françaises pour éviter l’implication de ressortissants français dans les ingérences politiques en Centrafrique ? 3. Quelles actions la France prévoit-elle pour prévenir de tels incidents à l’avenir et renforcer la confiance mutuelle entre nos deux nations ?», lit-on dans la lettre de la Synergie.
Prenant position, le secrétaire général de la Synergie, Koï Euloge Doctrouvé, insiste sur le caractère non-hostile de sa démarche dans le strict respect des protocoles diplomatiques pour obtenir des clarifications.
« C’est un document officiel, et je vais le publier sur les réseaux sociaux. Nous ne cherchons pas à attaquer la France, mais à clarifier une situation qui nous concerne tous. Nous sommes une association légalement constituée », a-t-il fait savoir.