Par Naomie BENGUE
Bangui 19 juin 2025 — (Ndjoni Sango) Mercredi 18 juin 2025 à Bangui, un atelier stratégique de renforcement des capacités des journalistes centrafricains, membres du Réseau des Journalistes pour le DDRR (RJCDDRR), a été organisé par le ministère en charge du DDRR, l’Unité d’Exécution du PNDDRR (UEPNDDRR) et la MINUSCA, sur une communication fiable et engagée en faveur de la consolidation de la paix en Centrafrique.
Pendant deux jours, du 18 au 19 juin 2025, une quarantaine de professionnels des médias presse écrite, radio, télévision et plateformes numériques, sont réunis pour approfondir leur compréhension du Programme National de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (PNDDRR), mais aussi pour renforcer leurs compétences dans la production de contenus pédagogiques sur ce processus.
Le DDRR, lancé en 2017 avec l’impulsion du Président de la République, est un pilier majeur de la stratégie de stabilisation du pays. Grâce à ce programme, plus de 5 000 ex-combattants ont été démobilisés, dont certains intégrés dans les forces nationales, d’autres accompagnés dans la réinsertion socioéconomique avec l’appui de la Banque mondiale.
Face aux nouveaux défis liés au retour dans l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR) de groupes armés comme l’UPC et les 3R, il devient essentiel de renforcer l’information autour de ce processus. Les journalistes sont ainsi appelés à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre la désinformation, les discours de haine et les préjugés qui entravent la paix.
Les travaux visent à présenter aux journalistes les principes du DDRR et les critères d’éligibilité au programme, et les outiller afin de produire des contenus adaptés, cohérents et vérifiés. Sensibiliser sur les risques liés à la désinformation et à la stigmatisation. Redynamiser le Réseau centrafricain des journalistes pour le DDRR avec un nouveau plan d’action. Une approche complémentaire avec le CVR.
Au cours de la session dédiée à la synergie des interventions, Adeline Gouet, de la section DDR de la MINUSCA, a présenté le Projet de Réduction de la Violence Communautaire (CVR), mis en œuvre parallèlement au PNDDRR.
Elle a rappelé que « Le CVR agit comme un levier complémentaire au DDRR. Là où le désarmement et la réinsertion ciblent directement les ex-combattants, le CVR s’adresse aux communautés affectées, notamment les jeunes à risque, afin de prévenir la récidive et de renforcer la cohésion sociale. Ces deux programmes, ensemble, permettent de consolider la paix à la base. »
Cette présentation a permis aux journalistes de mieux saisir les articulations entre les deux initiatives et l’importance d’une couverture médiatique cohérente, intégrant les différentes composantes de la paix.
Lugo Janine, directrice des informations de radio Centrafrique, salue quant à elle l’approche participative de la formation
« Deux jours durant, l’unité d’exécution du programme national de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (PNDDRR), avec l’appui de la MINUSCA, nous a rassemblés en visant une quarantaine de journalistes sur les questions du DDRR. Tout le monde connaît ce sigle, mais peu comprennent concrètement ce qu’il est. Quand je dis tout le monde, c’est nous également, y compris les journalistes Pendant ces deux jours, nous avons pu être briefés d’une certaine manière sur ce qu’est le DDRR. Nous avons eu une vision élargie et générale de ce qui en constitue tout le programme pourquoi il a été mis en place, quels sont ses objectifs, et quel est le processus par lequel passe chaque ex-combattant pour pouvoir bénéficier de la continuité du programme national du DDRR. »
À l’issue de ces deux journées, les participants devraient maîtriser les bases du DDRR, être capables de produire des contenus journalistiques de qualité, et relancer dynamiquement le RJCDDRR.
Un plan d’action partagé pour les mois à venir est en cours d’élaboration, afin de renforcer la coordination médiatique sur ce dossier prioritaire pour la République Centrafricaine. L’atelier se tient dans un contexte où la paix reste un bien précieux à préserver, et où l’information demeure une arme puissante pour construire une société résiliente.