RCA: un spectacle satirique secoue une partie du 8ᵉ arrondissement de Bangui

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Par Mamadou NGAINAM

Bangui 21 juillet 2025–(Ndjoni Sango) : Dans l’atmosphère tendue du 8ᵉ arrondissement de Bangui, réputé pour ses sympathies oppositionnelles, s’est joué un spectacle politique aussi inattendu que marquant. Dans le quartier de Galabadja, la jeunesse locale a présenté une **« contre-performance » satirique visant directement le groupe d’opposition BRDC, qualifié sans détour de « marionnettes françaises ». 

Sous la bannière de l’Association Mouvement de la Jeunesse Consciente d’Afrique Centrale, et sous la supervision manifeste de Socrate Gutenberg Taramboye, près de deux cents spectateurs ont assisté à une mise en scène audacieuse, rappelant les farces médiévales. Zigele, Dologele, Tiangai et Mboligoumba y figuraient comme personnages allégoriques, accompagnés d’un mystérieux « Français », symbolisant une opposition supposée vénale et manipulée de l’étranger.

On peut lire sur une banderole proclamait : « Spectacle de l’absurde des marionnettes vendues », tandis que des slogans en français tels que « Bénis par des puissances étrangères » ou « Dévoués à la cupidité et aux trahisons » ponctuaient la représentation.

 L’ambiance était devenue électrique lorsqu’un petit groupe de sympathisants du BRDC tenta d’interrompre la pièce, avant d’être couvert par les applaudissements du reste du public.

 « Ne croyez pas ceux qui vendent la patrie pour des euros ! » a lancé Junior Kambou, leader estudiantin, dans un final retentissant qui souleva l’enthousiasme. 

Appuyé par Steave Youmbi, représentant du Conseil de la Jeunesse du 8ᵉ arrondissement, les accusations contre le BRDC, financement étranger, divisions orchestrées, ont trouvé un écho immédiat dans la salle, entre rires et acclamations.

Cette expérience culturello-politique met en lumière les fractures d’une société centrafricaine en quête d’unité. Par le biais du théâtre, les organisateurs ont voulu affirmer qu’une opposition financée de l’extérieur ne saurait représenter l’intérêt national. Choisir Galabadja, bastion traditionnel de l’opposition, donne à cette performance une portée symbolique forte.

Plus qu’un simple divertissement, ce spectacle s’est imposé comme un rituel politique moderne, où humour et allégories véhiculent des messages sur les menaces extérieures et la nécessité de l’unité nationale.