RCA: les effets secondaires de la pilule contraceptive préoccupent certaines femmes

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Pour illustration, des jeunes filles assistées par l'ONG Plan en Centrafrique @crédit photo Erick Ngaba

Par Jolidon Josiana TCHECKOE

Bangui 2 septembre 2025 —(Ndjoni Sango): En République centrafricaine, l’utilisation de la pilule contraceptive reste l’une des méthodes les plus courantes de planification familiale. Si elle permet d’éviter les grossesses non désirées, de nombreuses femmes dénoncent les effets secondaires qui accompagnent son usage.

La pilule contraceptive, qu’elle soit administrée sous forme de comprimés ou d’injections, agit en modifiant la glaire cervicale afin d’empêcher le passage des spermatozoïdes et en rendant la paroi utérine moins réceptive à l’implantation. Son efficacité repose sur des hormones qui bloquent l’ovulation et régulent le cycle menstruel.

Cependant, cette méthode n’est pas sans inconvénients. Plusieurs femmes rapportent des effets secondaires gênants tels que des saignements irréguliers, des ballonnements, une sensibilité mammaire, voire une prise ou une perte de poids significative. Ces réactions indésirables poussent parfois les utilisatrices à abandonner la pilule.

« Je suis mère de cinq enfants et j’ai choisi la pilule injectable de trois mois. Mais j’ai saigné pendant toute cette période. À mon deuxième rendez-vous, les sages-femmes m’ont dit que c’était une réaction de mon organisme. Elles m’ont ensuite prescrit des comprimés, mais j’ai fini par beaucoup maigrir », témoigne Adeline Kapa.

Pour d’autres, l’expérience est encore plus complexe.

« Quand mes parents ont découvert que je n’étais plus vierge, ils m’ont obligée à poser la pilule de cinq ans. Avec le temps, j’ai pris beaucoup de poids. Quand je suis retournée à l’hôpital pour l’enlever, elle avait disparu de l’endroit où elle avait été posée. Les sages-femmes l’ont cherché en vain »,raconte Carole Koyalengué.

Ces témoignages illustrent une réalité préoccupante : si la pilule demeure un outil essentiel de régulation des naissances, elle peut aussi engendrer des troubles physiques qui affectent la santé et le bien-être des femmes en Centrafrique.

De nombreuses voix appellent aujourd’hui à une meilleure sensibilisation, un suivi médical renforcé et une diversification des méthodes contraceptives disponibles pour réduire ces désagréments.