Bangui 3 octobre 2025—(Ndjoni Sango) : Kinshasa a accueilli, du 30 septembre au 2 octobre 2025, la 9e édition du Forum africain sur la justice transitionnelle. Cette rencontre a réuni des praticiens et experts venus de tout le continent. Dr Arnaud Yaliki, expert centrafricain, partage sa vision en répondant aux questions de Ndjoni Sango.
Ndjoni Sango: Dr. Arnaud Yaliki, vous avez participé la 9e édition du Forum africain sur la justice transitionnelle. Placée sous le thème « L’état de la justice transitionnelle en Afrique. Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ». Alors, à quel titre vous avez pris part à ce Forum?
Dr. Arnaud Yaliki : Je suis invité à titre personnel, en tant qu’expert en justice transitionnelle pour participer à cette grande rencontre. Je fais partie de la Communauté des praticiens en justice transitionnelle en Afrique où nous apportons notre expertise de spécialistes de justice transitionnelle aux pays africains qui sont dans ce processus ou qui envisagent l’entreprendre.
Quel est le contexte de ce Forum?
Dr. Arnaud Yaliki : Du 30 septembre au 2 octobre 2025, s’est tenu à Kinshasa le 9e Forum africain sur la justice transitionnelle, qui porte sur le thème : « L’état de la justice transitionnelle en Afrique. Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ».
L’idée principale est que, lier la justice transitionnelle et les réparations en Afrique permet de reconnaître leur interdépendance et d’adopter une approche plus globale et plus efficace pour autonomiser les individus, renforcer les capacités des communautés et jeter les bases de la paix, de l’égalité et du développement.
Pouvez-vous être plus précis ?
Dr. Arnaud Yaliki : Il s’agit de reconnaitre la nécessité urgente de remédier aux injustices historiques et contemporaines subies par les Africains et les personnes d’ascendance africaine. Il offre l’occasion d’approfondir la compréhension, de favoriser la solidarité et de promouvoir une réparation tangible des préjudices causés par le colonialisme, l’esclavage, l’apartheid, la discrimination systémique et les conflits.
En examinant diverses approches en matière de réparations, qu’elles soient symboliques, matérielles, individuelles ou collectives, cette édition du Forum cherche à explorer les défis interdépendants et à échanger les meilleures pratiques et les approches innovantes.
Qu’est ce qui justifie réellement ce Forum international ?
Dr. Arnaud Yaliki : En effet, depuis le premier Forum africain sur la justice transitionnelle en 2017, le Forum justice transitionnelle a examiné l’état de la justice transitionnelle en Afrique, qui vise toujours à favoriser des réflexions et des discussions approfondies sur les progrès, les innovations, les meilleures pratiques, les lacunes et les défis du continent dans le traitement des divers conflits et violations flagrantes des droits humains auxquels sont confrontés les peuples africains.
En tant que plateforme multipartite, le Forum encourage également le partage des meilleures pratiques et formule des recommandations à l’intention de divers acteurs afin d’améliorer les pratiques de justice transitionnelle aux niveaux régional, national et local.
Alors, en quoi cela intéresse la RCA qui aussi, est dans un processus de justice transitionnelle ?
Dr. Arnaud Yaliki : Il appartient à chaque Etat membre de prendre des dispositions, en fonction des réalités, pour rendre effectif et adapter ses mécanismes de justice transitionnelle à la Politique de la justice transitionnelle de l’Union africaine et de sa Feuille de Route.
En RCA, si des efforts ont été faits, plusieurs défis restent à relever. Je suis donc disponible, pour apporter ma contribution à la RCA, s’il y a la volonté politique de m’utiliser. L’Observatoire Centrafricain de Justice Transitionnelle, qui est une ONG nationale chargée de contribuer à la réussite du processus de justice transitionnelle en RCA, s’est portée volontaire de parrainer un atelier de restitution de la teneur de ce Forum. Les dates seront communiquées.
Ndjoni Sango: Dr. Yaliki. Merci.