RCA: faute de stratégie et de moyens, Martin Ziguelé se retire de la présidentielle 2025

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Par Erick NGABA

Bangui octobre 2025–(Ndjoni Sango): Faute de stratégie claire et de moyens financiers suffisants, Martin Ziguelé, figure historique de l’opposition centrafricaine, aurait décidé de se retirer de la course à la présidentielle prévue pour décembre 2025. Ce désistement, encore officieux mais largement commenté dans les cercles politiques de Bangui, révèle à la fois la fragilité structurelle de l’opposition et l’emprise croissante du pouvoir sur le paysage électoral. 

Ancien Premier ministre et Président controversé du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), Martin Ziguelé n’avait recueilli á la présidentielle de 2020 qu’une portion limitée du vote ayant progressivement entamé son aura.

Les démissions en série de cadres du MLPC, les accusations se soutien à la rébellion, de mauvaise gestion interne et les difficultés financières du parti ont fini par isoler Ziguelé, désormais perçu comme un leader affaibli et politiquement détruit.

Son retrait de la course á la présidentielle du 28 décembre 20925 illustre une lassitude stratégique autant qu’un manque de ressources et de vision politique pour affronter une élection dont l’issue semble être en faveur du candidat Faustin Archange Touadera qui attire sur lui une mobilisation populaire de la population. 

Cet effacement de Martin Ziguelé de la scène politique centrafricaine , qu’il soit tactique ou définitif, souligne la crise plus profonde qui ronge l’opposition centrafricaine. Divisée, peu coordonnée, dépourvue de moyens financiers solides et d’appuis régionaux, l’opposition peine à se structurer face à un pouvoir solidement implanté et soutenu par la communauté nationale et internationale.

Les tentatives d’union des forces d’opposition se sont heurtées à des rivalités personnelles et à un manque de vision commune. L’absence d’une stratégie partagée, notamment sur la question de la participation ou du boycott de l’élection, a rendu impossible toute dynamique collective. 

Dans ce cadre, la décision de Ziguelé de ne pas participer à ces élections est perçue comme un aveu d’impuissance politique et d’une capitulation. Si certains y voient une simple retraite politique, d’autres estiment qu’il s’agit d’une capitulation forcée. Car, sans financements, sans relais solides sur le terrain et face à un climat politique tendu, le maintien d’une candidature aurait pu s’apparenter à un baroud d’honneur inutile.