Par Roosevelt AROBAZAYAS
Bangui 16 octobre 2025 — (Ndjoni Sango) : Créé le 22 juillet 2022, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) s’était donné pour mission d’incarner une opposition ferme et cohérente face au pouvoir en place. Cependant, trois ans après sa création, la coalition semble s’essouffler.
Minée par les intérêts personnels et les querelles internes, elle apparaît aujourd’hui de moins en moins efficace dans la sphère politique centrafricaine.
Selon plusieurs observateurs, le BRDC illustre les difficultés structurelles des coalitions politiques en République centrafricaine. Formées souvent autour d’intérêts conjoncturels plutôt que d’une vision commune, ces alliances se fragilisent rapidement.
« Le problème, c’est que certaines coalitions sont montées pour des intérêts égoïstes. Dès que leurs initiateurs obtiennent ce qu’ils veulent, ils se désengagent, laissant l’entité sans direction claire », confie un analyste politique interrogé par Ndjoni Sango.
Cette absence de cohésion interne, doublée d’un manque de leadership crédible, a fini par ternir l’image du BRDC auprès de l’opinion publique. Certains membres historiques, jadis influents, peinent désormais à convaincre, tandis que d’autres préfèrent garder le silence face à la paralysie de l’organisation.
Le BRDC n’est pas la première coalition politique à connaître un tel essoufflement. Avant lui, le Front pour l’Annulation et la Reprise des Élections (FARE), né en 2011, et la Coalition de l’Opposition Démocratique 20-20 (COD-20-20), fondée le 10 février 2020, avaient connu le même sort, un départ ambitieux suivi d’une lente désagrégation.
Ces expériences traduisent une fragilité structurelle de l’opposition centrafricaine, souvent fragmentée, où les divergences personnelles prennent le pas sur les priorités nationales.
Aujourd’hui, faute de discours cohérent et de projet politique solide, le BRDC peine à peser dans le débat public. Plusieurs analystes estiment que sans renouvellement de leadership et sans vision partagée, cette coalition risque de devenir un simple regroupement de clans régionaux défendant des intérêts particuliers.
« L’idéologie des partis membres du BRDC s’est diluée. Pour redonner de la crédibilité à cette coalition, il faut un changement profond dans la manière de faire de la politique», ajoute un politologue centrafricain.
Alors que la scène politique centrafricaine reste en pleine mutation, le BRDC est aujourd’hui à la croisée des chemins : soit il parvient à se restructurer et à s’unifier autour d’une vision nationale, soit il s’enferme définitivement dans les divisions internes qui compromettent son efficacité.