Par Erick NGABA
Bangui 21 octobre 2025—(Ndjoni Sango): Le Roi Mohammed VI, a présidé dimanche dernier au Palais Royal de Rabat, un Conseil des ministres consacré à l’examen des orientations générales du Projet de Loi de Finances pour l’année 2026, à l’approbation de plusieurs projets de loi organiques, de décrets relatifs au domaine militaire, ainsi qu’à l’adoption d’un ensemble d’accords internationaux et de nominations à de hautes fonctions, indique un communiqué du Cabinet Royal.
Conformément à l’article 49 de la Constitution, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté devant le Souverain les grandes lignes du Projet de Loi de Finances 2026, élaboré dans un contexte mondial marqué par les incertitudes économiques.
Ce projet s’appuie sur une prévision de croissance de 4,8% pour l’année en cours, portée par la reprise de la demande intérieure et la vitalité des secteurs non agricoles, ainsi qu’une maîtrise de l’inflation à 1,1% à fin août 2025 et un déficit budgétaire ramené à 3,5% du PIB.
Le texte met en avant quatre priorités majeures. Il s’agit donc de consolider les acquis économiques et renforcer la position du Maroc parmi les nations émergentes, notamment à travers le soutien à l’investissement privé, l’accélération de la mise en œuvre de la Charte de l’investissement et le déploiement de l’Offre Maroc de l’hydrogène vert; lancer une nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré, fondés sur la régionalisation avancée, la solidarité interrégionale et la valorisation des spécificités locales; poursuivre la consolidation de l’État social, en généralisant la protection sociale, en renforçant les aides directes aux familles et en soutenant l’emploi des jeunes et des femmes; et d’engager de grandes réformes structurelles, en modernisant la gestion publique, en réformant les établissements publics et en préservant les équilibres macroéconomiques.
Une enveloppe de 140 milliards de dirhams sera consacrée aux secteurs de la santé et de l’éducation, avec la création de 27 000 nouveaux postes budgétaires. Parmi les chantiers prioritaires figurent la mise en service des CHU d’Agadir et de Laâyoune, l’achèvement du CHU Ibn Sina de Rabat et la poursuite des travaux dans plusieurs autres régions.
Le Conseil a ensuite adopté quatre projets de lois organiques visant la moralisation de la vie publique et le renforcement de la gouvernance démocratique. Le projet de loi organique relatif à la Chambre des Représentants entend garantir l’intégrité des élections en écartant toute personne condamnée pour atteinte à la probité électorale et en encourageant la participation des jeunes de moins de 35 ans par des mesures incitatives, dont une aide couvrant jusqu’à 75% des dépenses de campagne.
Les circonscriptions régionales seront désormais réservées aux femmes pour renforcer leur représentation parlementaire. Le projet de loi sur les partis politiques vise, quant à lui, à moderniser leur cadre juridique, à améliorer leur gouvernance interne et à renforcer la participation des femmes et des jeunes à la vie partisane.
Deux autres textes concernent la Cour constitutionnelle et les conditions d’exception d’inconstitutionnalité des lois, renforçant ainsi la protection des droits et libertés et l’efficacité du contrôle constitutionnel.
Le Conseil a également adopté deux projets de décrets relatifs au domaine militaire. Le premier instaure un statut particulier pour les fonctionnaires de la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information relevant de l’Administration de la Défense nationale, afin d’attirer les compétences hautement qualifiées dans un secteur stratégique.
Le second adapte l’organisation de l’École Royale du Service de Santé Militaire aux nouvelles réformes du système de santé et prévoit la création d’un Conseil de la recherche scientifique au sein de l’institution. Dans le cadre du renforcement du rayonnement international du Maroc, le Conseil a approuvé 14 accords internationaux, dont 10 bilatéraux portant sur la coopération judiciaire, militaire, la sécurité sociale, les services aériens et la fiscalité, et 4 multilatéraux relatifs notamment à l’accueil au Maroc de sièges d’organisations africaines et à des conventions maritimes internationales.
Conformément aux dispositions de la Constitution, et sur proposition du Chef du gouvernement, Sa Majesté le Roi a procédé à plusieurs nominations de Walis et Gouverneurs dans diverses régions du Royaume, notamment à Marrakech, Fès, Oujda, Casablanca, Al Hoceima, Azilal, Chefchaouen, Taza, et d’autres provinces.
Le Souverain a également nommé Tarik Senhaji Président de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), sur proposition de la ministre de l’Économie et des Finances.
À travers ce Conseil des ministres, le Roi Mohammed VI réaffirme sa détermination à poursuivre la dynamique de réformes structurelles visant la consolidation des fondements de l’État social, la promotion de l’équité territoriale et la modernisation des institutions nationales, dans le cadre d’une gouvernance transparente, inclusive et orientée vers les résultats.