Par Juste MBANGO
Bangui 30 octobre 2025—(Ndjoni Sango) : Le procès de Martin Édouard Figueira, poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation devant le tribunal de grande instance de Bangui, a connu un tournant décisif lors de sa deuxième journée d’audience. Alors que la défense paraissait confiante à l’ouverture des débats, elle semble désormais accablée par le poids des preuves présentées par le ministère public.
Au fil des audiences du procès État centrafricain contre Martin Édouard Figueira, les éléments présentés par le procureur général de la République et les avocats de l’État centrafricain renforcent la thèse de la culpabilité du ressortissant belgo-portugais.
Les faits examinés ce 29 octobre, notamment ceux de complot et d’espionnage, mettent en lumière l’implication présumée de l’accusé dans des activités subversives menées dans le sud-est du pays.
Le conseil de Figueira, Maître Nicolas Tiangaye, qui affirmait au début du procès qu’il s’agissait d’un procès politique sans fondement, a été recadré par la cour, celle-ci rappelant le caractère impartial et neutre de la procédure.
Les procureurs ont mis en avant que l’accusé n’était détenteur d’aucune autorisation officielle des organismes internationaux pour lesquels il prétendait travailler. En outre, ses liens supposés avec des responsables de groupes armés ont été soulignés, renforçant la thèse d’activités illégales menées sous couvert d’une mission internationale.
Selon les éléments du dossier, Martin Figueira serait entré sur le territoire centrafricain dans l’espoir d’empocher la prime de 5 millions de dollars promise par le département d’État américain pour la capture du chef rebelle Joseph Kony.
Les transferts d’argent qu’il aurait effectués vers des responsables de groupes armés, sans transparence ni justification claire, sont considérés par la cour comme des actes graves portant atteinte à la souveraineté et à la sécurité nationale.
Les enregistrements sonores et transcriptions de conversations présentés par le procureur général ont achevé de fragiliser la défense. Ces éléments audio mettraient en évidence des contacts directs entre l’accusé et des acteurs armés, ainsi que des échanges compromettants sur des opérations non autorisées.
Transmis en direct sur les ondes nationales, le procès suscite un vif intérêt parmi les Centrafricains. «Sauf arrangement politique ou diplomatique, l’accusé ne pourra s’en sortir. Les preuves sont accablantes. À mon avis, Martin Figueira sera condamné » s’est confié un étudiant en droit de l’Université de Bangui, présent à l’audience.
Alors que le procès se poursuit, l’affaire Figueira s’impose comme l’un des dossiers judiciaires les plus suivis du moment en République centrafricaine, illustrant la détermination des autorités à faire respecter la loi, quelle que soit la nationalité de l’accusé.










































